Trump : Les Houthis au Yémen ont « capitulé » ; Oman annonce un accord de cessez-le-feu
"Ils disent qu'ils ne feront plus exploser de navires, et c'était notre objectif", a déclaré le président américain, ajoutant que l'information provenait d'une "très, très bonne source"

Donald Trump a annoncé mardi que les Houthis avaient « capitulé » et promis que les bombardements américains au Yémen allaient cesser avec « effet immédiat », le jour même où Israël a frappé l’aéroport international de Saana aux mains de ces terroristes soutenus par l’Iran – le détruisant complètement.
« Les Houthis ont annoncé (…) qu’ils ne voulaient plus se battre. Ils ne veulent tout simplement plus se battre. Et nous allons honorer cela. Nous arrêterons les bombardements, et ils ont capitulé », a-t-il déclaré dans le Bureau ovale aux côtés du Premier ministre canadien Mark Carney.
« Ils disent qu’ils ne feront plus exploser de navires, et c’était notre objectif », a déclaré le président américain, ajoutant que l’information provenait d’une « très, très bonne source ».
Dans l’immédiat, aucune réaction des Houthis n’a pu être obtenue à la déclaration de M. Trump qui a également promis une « très, très grande annonce » avant son voyage au Moyen-Orient la semaine prochaine.
Mais le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi a indiqué pour sa part que les Houthis et les Etats-Unis sont convenus d’un cessez-le-feu.
« A la suite des récentes discussions et contacts menés par le sultanat d’Oman avec les Etats-Unis et les autorités concernées à Sanaa (…) les efforts ont abouti à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties », a annoncé le ministre omanais, précisant qu’ « à l’avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb ».
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont multiplié les attaques contre des navires qu’ils estiment liés à Israël en mer Rouge, dans une voie maritime essentielle pour le commerce mondial.
Principal soutien d’Israël, les Etats-Unis ont intensifié leurs attaques contre les Houthis depuis le retour de Donald Trump en janvier à la Maison Blanche.
Le Pentagone a annoncé fin avril avoir frappé un millier de cibles liées aux Houthis au Yémen depuis le 15 mars et tué de nombreux combattants et dirigeants rebelles.
Les Houthis ont affirmé qu’une dizaine de frappes américaines avaient visé lundi avant l’aube Sanaa, aux mains des Houthis qui contrôlent de larges pans du Yémen.
En riposte à un tir de missile des Houthis dimanche sur le principal aéroport international d’Israël, Israël a mené des frappes contre l’aéroport de Sanaa, des stations électriques de la région et une cimenterie à Amrane (nord), a indiqué la chaîne des rebelles Al-Massirah en faisant état de trois morts et de 38 blessés.
« Trois des sept avions appartenant à la compagnie nationale Yemenia ont été détruits à l’aéroport de Sanaa, et l’aéroport international a été complètement détruit », a indiqué un responsable aéroportuaire.
Depuis 2022, seule la compagnie nationale yéménite Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. L’aéroport accueille aussi des vols humanitaires opérés par l’ONU.
Les Houthis ont averti que « l’agression (israélienne) ne restera pas sans réponse ».
Lundi, des frappes israéliennes sur des régions contrôlées par les Houthis dans l’ouest du pays ont fait quatre morts, selon les Houthis.
Israël a indiqué avoir ciblé des infrastructures des Houthis, pour la cinquième fois depuis juillet 2024, « en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthi contre l’Etat d’Israël ».
Les Houthis font partie, avec le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais notamment, de ce que l’Iran présente comme « l’axe de la résistance » face à Israël.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a accusé l’Iran d’être « directement responsable » des attaques des rebelles houthis contre Israël et averti qu’il en subirait « toutes les conséquences ».
Alors que la quasi-totalité des tirs des Houthis ont été interceptés depuis plus d’un an par les défenses aériennes israéliennes, dimanche un missile a frappé directement pour la première fois à l’intérieur de la zone de l’aéroport Ben Gurion près de Tel-Aviv.
Les Houthis ont revendiqué « un tir de missile balistique hypersonique sur Ben Gurion », qui a provoqué une brève interruption du trafic aérien et une suspension provisoire de vols internationaux.