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Les migrants libérés se rendent à Tel Aviv, malgré l’interdiction

Des officiels de l’immigration ont arrêté 20 personnes à Tel Aviv alors que la ville cherche à décourager 1 200 détenus libérés par décision de justice de venir

Des réfugiés africains devant le centre de rétention de Holot dans le sud d'Israël, le 13 juin 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Des réfugiés africains devant le centre de rétention de Holot dans le sud d'Israël, le 13 juin 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Beaucoup de migrants africains de la première vague libérés du centre de détention de Holot au sud d’Israël se dirigeaient vers le nord du pays mardi, espérant ainsi atteindre les plus grandes villes et trouver des opportunités de travail, malgré l’interdiction d’entrer dans le centres industriels majeurs de Tel Aviv, tout comme Eilat et Arad dans le sud.

Des officiels de l’Autorité de la Population et de l’Immigration sont passés à l’action peu après que les deux premières décisions de justice aient été prononcées. Ils ont arrêté 20 migrants qui avaient déjà atteint Tel Aviv, a annoncé le quotidien Haaretz.

Environ 600 migrants détenus dans la centre du Négev ont été libérés mardi après que le Haute Cour de Justice ait statuée plus tôt ce mois que les migrants ne pouvaient pas être détenus par l’État plus de 12 mois. Un autre groupe de 600 devait être libéré mercredi.

Le ministre de l’Intérieur Silvan Shalom a publié dimanche une interdiction aux migrants d’entrer dans Tel Aviv et Eilat, tandis que le maire d’Arad Nissan Ben Hamo a déclaré qu’il ne les laissserait pas entrer dans sa ville, et a incité les résidents à faire respecter la loi. Actuellement, plusieurs centaines de migrants vivent à Arad.

Un officier de police a arrêté un groupe de migrants qui était arrivé mardi dans la ville du sud de Beer Sheva, et avec son carnet à la main, il leur a demandé où ils se rendaient, a annoncé la Deuxième chaîne.

« Jérusalem, pourquoi demandez-vous ? », a demandé l’un d’eux. « C’est juste une question », a répondu l’officier, et il a continué son chemin.

« Il a demandé parce que nous n’avons pas le droit d’aller à Tel Aviv », a déclaré à la Deuxième chaîne un migrant appelé Tuskum qui avait été libéré plus tôt ce matin là. « Les gens se dispersent vers de nombreux endroits différents. Il est possible que certains continuent vers Tel Aviv, mais ils ne vous le diront pas ».

« Certains des [migrants] sont allés à la rue Neve Shaanan [à Tel Aviv] pour acheter quelque chose », a déclaré à Haaretz Mutasim Ali, le directeur exécutif au Centre de Développement de Refugiés africains.

« D’autres ont quitté la station centrale des bus pour aller à Petah Tikva ou à d’autres endroits. Ils ont été arrêtés et mis dans des vans ».

« Un des officiers de l’immigration m’a dit que tout allait bien, et qu’ils allaient juste les questionner et ensuite les libérer », a-t-il déclaré.

Il y a actuellement environ 47 000 migrants africains vivant en Israël, dont la vaste majorité d’entre eux a déposé une demande d’asile.

Plus de 90% d’entre eux viennent d’Erythrée, du Soudan et du Congo, mais Israël n’a accepté que moins de 1% des demandes d’asile, et depuis 2009, moins de 0,15 %, le taux le plus bas dans le monde occidental.

Le sud de Tel Aviv a été témoin de nombreuses manifestations sur la présence des migrants, avec les résidents affirmant qu’ils ont entraîné une augmentation de la criminalité dans les quartiers.

D’autres résidents disent pourtant que ce n’est pas le cas, et que le peu d’investissements municipaux, la pauvreté globale et un taux très haut d’addiction à la drogue jouent un rôle dans la dégradation de la zone.

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