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Les ministères divisés sur la « stratégie de sortie » du confinement

Le ministère de la Santé soutient une approche lente et prudente, ce qui agace le ministère des Finances qui demande une relance de l'économie dès que possible

Le ministre de Finances Moshe Kahlon (gauche), le directeur adjoint du ministère de la Santé Moshe Bar Siman-Tov (debout) et d'autres officiels se rencontrent jeudi pour discuter de l'assouplissement des mesures de distanciation sociale mises en place pour lutter contre le coronavirus. (Bureau du Premier ministre)
Le ministre de Finances Moshe Kahlon (gauche), le directeur adjoint du ministère de la Santé Moshe Bar Siman-Tov (debout) et d'autres officiels se rencontrent jeudi pour discuter de l'assouplissement des mesures de distanciation sociale mises en place pour lutter contre le coronavirus. (Bureau du Premier ministre)

Jeudi, Netanyahu a rencontré des ministres et des responsables gouvernementaux pour commencer à discuter d’une stratégie d’assouplissement des restrictions du coronavirus et pour relancer l’économie. Les responsables des ministères de la Santé et des Finances sont en désaccord sur la stratégie à adopter.

Des articles ont suggéré que certaines mesures pourraient être annoncées sous quelques heures, avec des commerces et lieux de travail autorisés à la réouverture la semaine prochaine.

Parmi les personnes présentes à la réunion, organisée par visio-conférence vers 15h environ, figuraient les ministres de la Santé, de l’Intérieur, de l’Économie, des Sciences, de l’Éducation, de la Sécurité publique et de l’Énergie, les proches conseillers de Netanyahu et de plusieurs hauts responsables du ministère des Finances.

Alors que le ministère de la Santé a recommandé une stratégie particulièrement lente et prudente qui verrait la fermeture des commerces pendant au moins un mois supplémentaire, le ministère des Finances demande que les restrictions soient assouplies dès que possible.

Au début des discussions, Netanyahu a souligné que le plan devait être « graduel et responsable », selon son bureau, semblant apparemment plus proche du ministère de la Santé.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est briefé sur les différentes « stratégies de sortie » pour lever les restrictions du coronavirus, le 16 avril 2020. (Crédit : Bureau du Premier ministre)

« Le conseiller à la sécurité nationale a consulté de nombreux pays dans le monde et en a appris plus sur les défis et les différentes propositions », expliquait le communiqué du Bureau du Premier ministre. « On présente au Premier ministre et aux ministres toutes les alternatives qui ont été évoquées pendant les discussions. »

Plusieurs ministres auraient accusé Netanyahu de « traîner des pieds » et d’essayer de gagner du temps pour évaluer les résultats d’autres pays qui ont commencé à assouplir leurs restrictions.

Selon plusieurs médias israéliens, le plan recommandé par le ministère de la Santé vise à attendre que le taux quotidien de contamination dans le pays soit inférieur à 100, ce qui ne devrait pas se produire avant des semaines voire plus.

Le directeur général du ministère des Finances Shai Babad aurait vivement critiqué ce plan : « Peut-être que nous devrions arrêter cette réunion et reprendre quand nous aurons 20 infections quotidiennes ? Ce n’est pas sérieux. Ce n’est pas cela une stratégie de sortie. Nous devons donner un peu d’oxygène à l’économie. »

Le ministre de l’Économie Moshe Kahlon aurait déclaré que l’économie israélienne avait subi un « coup dur » et que l’année 2020 était déjà « perdue ». Pourtant, il a ajouté que le premier trimestre de 2021 pouvait encore être sauvé, même s’il courait aussi le danger de « finir en lambeaux ».

« Nous avons peur que les gens descendent dans les rues par manque d’espoir, les gens veulent savoir quand cela finira, et on ne le leur dit pas », a-t-il dit.

Le directeur général du ministère de la Santé, Moshe Bar Siman Tov, lors d’une conférence de presse au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 11 mars 2020. (Crédit : Flash90)

De son côté, le directeur général du ministère de la Santé Moshe Bar Siman-Tov a expliqué que si un couvre-feu était prévu pour Yom HaAtsmaout le 29 avril, il serait presque impossible de le faire appliquer si le confinement était déjà levé d’ici là et que la vie quotidienne avait repris son cours.

Moshe Kahlon a répondu : « Vous voulez que les gens restent chez eux parce que vous avez peur de Yom HaAtsmaout. C’est absurde. S’il y a un problème, annoncez un confinement pour Yom HaAtsmaout. »

Le ministère des Finances – avec le soutien du ministre de la Défense Naftali Bennett – aurait demandé des directives claires sur la date à laquelle la prochaine phase d’assouplissement des restrictions pourrait être appliquée. Il souhaite commencer à mettre en place cette stratégie dimanche.

Un troisième modèle, proposé par le professeur Amnon Shashua, fondateur de MobilEye, qui conseille Netanyahu sur la crise du Covid-19, voudrait que les Israéliens reprennent leurs activités normales, tandis que les populations à risque resteraient en quarantaine, selon la Douzième chaîne.

La réunion a plus tard enregistré quelques progrès, alors que les deux ministères tentaient de trouver un compromis pouvant permettre aux entreprises de reprendre leurs activités et sur les modalités d’application.

La Douzième chaîne a annoncé qu’ils étaient tombés d’accord pour que, la semaine prochaine, 30 à 50 % des employés soient autorisés à retourner à leur travail.

Le désaccord le plus important concernait les commerces. Selon la chaîne, une option consisterait à mettre en place un certificat violet. Cela garantirait qu’un magasin répond à des critères sanitaires précis, comme avoir assez de désinfectant pour les clients et les employés et respecter les directives de distanciation sociale.

Concernant le système éducatif, les nouvelles mesures rapportées incluront une reprise des cours la semaine prochaine dans le système d’éducation spécialisée et les jardins d’enfants. Le ministre du Travail et de la Solidarité cherche aussi à rouvrir les crèches et les écoles maternelles.

Des officiers de la police des frontières tiennent un barrage conformément aux mesures du gouvernement pour aider à endiguer la propagation du coronavirus à Bnei Brak, le 3 avril 2020. (Crédit : AP Photo / Oded Balilty)

Plus tôt dans la journée, la commission ministérielle en charge de la réponse du gouvernement à l’épidémie de coronavirus a approuvé la décision d’assouplir les restrictions imposées sur la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, tout en prolongeant la clôture de certains quartiers de Jérusalem jusqu’au 19 avril.

Le quartier de la capitale de Shmuel HaNavi a rejoint la liste des zones fermées, principalement ultra-orthodoxes.

Une zone industrielle dans le nord du pays a été exemptée des mesures de fermeture en raison de son taux relativement faible d’infections.

L’adjoint au maire de Bnei Brak, Gedalyahu Ben Shimon, a vivement critiqué l’incapacité à lever complètement le confinement. Il a déclaré que le confinement avait « totalement échoué ». Selon lui, la mise en place de barrages filtrants était « seulement là pour apaiser les éléments anti ultra-orthodoxes ».

La ville ultra-orthodoxe de 200 000 habitants située en banlieue de Tel Aviv est la deuxième la plus touchée du pays – on comptait 2 150 cas de Covid-19 jeudi matin. Jérusalem était la plus touchée avec 2 418 cas.

Du personnel médical du Magen David Adom collecte des échantillons de test du coronavirus dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est, le 16 avril 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Il y a deux semaines, Bnei Brak a été placé sous confinement strict, les résidents n’étant autorisés à quitter la ville que pour travailler dans des secteurs clefs ou pour recevoir des soins médicaux. Une vingtaine de quartiers de Jérusalem ont été placés sous cordon sanitaire dimanche, principalement des quartiers ultra-orthodoxes.

Jeudi, la chaîne publique Kan a rapporté que des quartiers arabes de Jérusalem-Est allaient probablement être confinés, après une forte augmentation des taux d’infections dans ces zones. Kan a indiqué que Silwan et Ras al-Amud étaient parmi les quartiers concernés.

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