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Les négociations de paix d’Astana visent à « consolider » le cessez-le-feu en Syrie

Ces pourparlers dans la capitale kazakhe sont les premiers entre combattants rebelles et représentants de Bashar al-Assad depuis le début de la guerre

Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan au Palais Konstantinovsky Palace près de Saint-Pétersbourg, le 9 août 2016. (Crédit : Alexander Nemenov/AFP)
Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan au Palais Konstantinovsky Palace près de Saint-Pétersbourg, le 9 août 2016. (Crédit : Alexander Nemenov/AFP)

Les négociations directes à Astana entre émissaires de Damas et rebelles syriens, sous le parrainage de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, doivent permettre la « consolidation » du cessez-le-feu en Syrie et de tenter de parvenir à un règlement politique du conflit, a annoncé mardi la diplomatie russe.

Ces pourparlers, prévus pour commencer lundi dans la capitale kazakhe, sont les premiers entre combattants rebelles et représentants de Bashar al-Assad depuis le début de la guerre.

Ils interviennent après la victoire hautement symbolique du régime à Alep, la deuxième ville de Syrie reprise en totalité en décembre par les troupes syriennes appuyées par l’aviation russe et les milices iraniennes.

L’annonce le 29 décembre par le président russe Vladimir Poutine d’un cessez-le-feu, assorti de la convocation de négociations à Astana le 23 janvier, a consacré la prise en main du dossier syrien par Moscou et Téhéran, soutiens de Damas, et Ankara, qui appuie des rebelles.

Pour la première fois depuis le début du conflit syrien en 2011, les Etats-Unis ne jouent plus le rôle de « parrain », même si la diplomatie russe souligne qu’il serait « juste » que la nouvelle administration américaine de Donald Trump soit invitée dans la capitale kazakhe.

Si cette rencontre était couronnée de succès, elle pourrait ouvrir la voie à des négociations sous les auspices de l’ONU le 8 février à Genève.

Au Kazakhstan, les délégations du régime syrien et des rebelles seront conduites par les mêmes représentants qu’aux négociations organisées sans succès en Suisse ces dernières années.

L’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU, Bashar Jaafari, dirigera ainsi l’équipe gouvernementale, selon le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, tandis que les rebelles seront conduits par Mohammad Allouche, un responsable du groupe Jaich al-Islam (l’Armée de l’islam), selon une source de l’opposition.

La délégation rebelle est composée de huit membres de la rébellion qui seront conseillés par neuf opposants du Haut comité de négociation de l’opposition (HCN), a expliqué Oussama Zabou Zeid, conseiller juridique des factions rebelles.

Et d’après une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères interrogée par l’AFP, les négociations doivent durer « plusieurs jours » et les ministres des Affaires étrangères ne seront pas présents.

Au cours d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie russe a fixé les priorités de ces discussions.

Il s’agit « d’abord évidemment de consolider le régime de cessez-le-feu », a déclaré Sergueï Lavrov. Cette trêve, globalement respectée, ne concerne pas les zones tenues par les jihadistes de l’organisation Etat islamique et du groupe Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie).

Mais à l’heure actuelle, des combats se déroulent dans la région de Wadi Barada, proche de Damas, cruciale pour l’approvisionnement en eau de la capitale.

Négociations entre combattants

Second objectif d’après Moscou : obtenir « la participation des chefs de combattants sur le terrain au processus politique ».

Le ministre russe des Affaires étrangères a précisé que la liste de ces chefs de guerre ne devait pas être limitée à aux seuls groupes rebelles qui ont conclu en décembre une trêve avec l’armée syrienne. « Ceux qui veulent nous rejoindre doivent pouvoir le faire », a-t-il dit, les jihadistes étant en revanche exclus de ces discussions.

M. Lavrov est en outre revenu sur les conditions de l’intervention russe déclenchée le 30 septembre 2015, estimant que Damas était à l’époque à « deux-trois semaines de tomber aux mains des terroristes ».

Peu de détails ont filtré sur le menu des pourparlers. Mais le fait que les rebelles, et non des opposants syriens basés à l’étranger, soient invités pourrait indiquer que les discussions seront plus militaires que politiques.

A la différence des précédentes tentatives de négociations entre Syriens, Astana sera « une rencontre entre personnes qui s’affrontent les armes à la main et contrôlent des territoires concrets », a rappelé Sergueï Lavrov.

Les principaux groupes rebelles ont donc déjà annoncé leur participation à ces négociations soutenues par Bashar al-Assad, tout comme le HCN, qui regroupe une grande partie de l’opposition.

Sergueï Lavrov a souligné qu’il serait « juste » d’inviter à Astana des représentants de Donald Trump qui sera investi le 20 janvier, trois jours avant le début des négociations d’Astana.

Samedi, l’équipe de transition du président élu avait confirmé avoir été invitée et laissé entendre qu’aucune réponse n’avait encore été donnée.

Sur le terrain, le régime syrien a envoyé mardi des renforts militaires à Deir Ezzor pour tenter de desserrer l’étau du groupe Etat Islamique (EI) sur cette ville de l’est.

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