Les négociations peuvent continuer sur « la seule question des frontières »
Un ancien négociateur du Fatah défie Israël de présenter une carte basée sur les frontières de 1967 tout en laissant « ouverte » la porte des négociations
Les négociateurs palestiniens seraient prêts à poursuivre les pourparlers de paix avec Israël, mais uniquement pour débattre de la définition des frontières d’un futur Etat, a annoncé jeudi un responsable palestinien.
La déclaration de Mohammed Shtayyeh, un dirigeant du Fatah, intervient alors que les Etats-Unis s’efforcent de maintenir en vie les pourparlers malgré les dissensions entre les deux parties, qui s’accusent mutuellement d’avoir torpillé les négociations ces derniers jours.
S’exprimant mercredi sur Sky News Arabic, Shtayyeh, qui a quitté l’équipe de négociateurs palestiniens en décembre a affirmé que les Palestiniens étaient prêts à accorder une autre chance aux négociations pendant le mois d’avril, mais qu’en cas d’échec, ils chercheraient à rejoindre 63 organisations internationales dont la Cour pénale internationale.
Un retour à la table des négociations se fera si la question des contours du futur Etat palestinien est la seule à être abordée, précise Shtayyeh, qui défie Israël de présenter une carte basée sur les frontières de 1967.
Le responsable du Fatah ajoute que des négociations sérieuses sur les frontières, un sujet central, prouveront qu’Israël et les Etats-Unis sont sincères dans leur volonté de parvenir à un accord.
Les négociations entre Israël et les Palestiniens devaient durer jusque fin avril, mais ont achoppé en début de semaine après le refus d’Israël de libérer un quatrième contingent de prisonniers, comme il avait pourtant été convenu au début du processus.
Le président de l’Autorité palestinienne a réagi mardi en déposant sa candidature auprès de 15 structures internationales, de nombreuses d’entre elles étant affiliées à l’ONU. Cette décision semble contrevenir à l’engagement palestinien à ne pas se tourner vers les Nations unies tant que les pourparlers se poursuivent.
Les décisions ont suscité de violentes critiques des Etats-Unis, la Maison Blanche accusant les deux camps d’appliquer la loi du talion.
Le médiateur américain Martin Indyk a convoqué une réunion d’urgence mercredi soir entre les deux négociateurs en chef, la ministre de la Justice Tzipi Livni côté israélien et le dirigeant de l’AP Saeb Erekat côté palestinien.
Aucune information n’a filtré quant à l’issue de cette réunion d’urgence.
Une source proche des pourparlers, citée par le site d’actualités Walla, a estimé que les chances de succès sont « minces, mais nous continuerons à essayer. »
Shtayyeh a lui affirmé que si la candidature d’Abbas à 15 agences internationales était une réponse au refus d’Israël de libérer les prisonniers, « la porte des négociations reste ouverte jusqu’à la fin du mois. »
Il a par ailleurs accusé Benjamin Netanyahu d’être responsable de l’annulation d’une visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry dans la région, soutenant que le Premier ministre avait assuré neuf fois à Kerry qu’il libérerait les prisonniers avant de revenir sur sa parole.