Israël en guerre - Jour 338

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Les pays arabes rejettent l’idée d’une force internationale à Gaza après-guerre, mais n’ont pas d’alternative

Au Forum de Doha, le Premier ministre qatari promet que les pays arabes n'enverront pas de troupes ; Shtayyeh déclare que le Hamas "fait partie intégrante" de la société palestinienne

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, prononçant un discours lors de la session d'ouverture du Forum de Doha, dans la capitale qatarie, le 10 décembre 2023. (Crédit : Salim Matramkot/AFP)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, prononçant un discours lors de la session d'ouverture du Forum de Doha, dans la capitale qatarie, le 10 décembre 2023. (Crédit : Salim Matramkot/AFP)

Des dirigeants du Moyen-Orient se sont réunis au Qatar en quête de solutions pour l’après-guerre dans la bande de Gaza, avec pour seule certitude leur opposition à l’envoi de troupes de leurs pays dans le territoire palestinien après les hostilités entre Israël et le Hamas.

La question palestinienne est très sensible pour les dirigeants du monde arabe, qui doivent tenir compte des ressentiments de leurs opinions publiques, la guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre par un assaut terroriste sans précédent sur le sol israélien ayant entraîné des manifestations massives de soutien au peuple palestinien dans plusieurs pays de la région.

Lors du forum annuel de Doha qui s’est achevé lundi, le Qatar a réaffirmé qu’aucun pays arabe n’enverrait de forces armées pour stabiliser la situation dans la bande de Gaza une fois que les hostilités auront cessé.

« Personne dans la région n’acceptera d’envoyer des troupes sur le terrain (pour se retrouver devant) un char israélien. C’est inacceptable », a déclaré le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Il s’est également opposé à l’envoi d’une force internationale dans les conditions actuelles.

Les Palestiniens étaient représentés à Doha par l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, en Cisjordanie. Cette instance a été chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas qui y a pris le pouvoir.

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a souligné la nécessité d’une solution qui prenne au sérieux « un Etat palestinien indépendant, souverain et viable ».

Des soldats israéliens dans la bande de Gaza sur une photo non datée publiée le 12 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

« Désaccord »

Il a en outre estimé que le Hamas ne pourrait pas être éradiqué. Le Hamas « fait partie intégrante de la mosaïque politique palestinienne », a-t-il souligné lors du forum.

Pourtant, l’éradication du Hamas est l’objectif affiché par Israël qui a juré d’anéantir le groupe terroriste islamiste après l’attaque perpétrée le 7 octobre depuis Gaza sur le sol israélien, qui a fait 1 200 morts, en majorité des civils et pris près de 240 otages dans la bande de Gaza.

Le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a affirmé que depuis le début de la guerre, plus de 18 400 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluraient quelque 7 000 terroristes du Hamas, selon Israël, ainsi que des civils tués par des roquettes palestiniennes mal tirées. On estime également à 1 000 le nombre de terroristes tués en Israël lors de l’assaut du 7 octobre.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué, suite à une conversation téléphonique avec le président américain Joe Biden, qu’il y avait un « désaccord » entre les deux pays alliés sur la « période après-Hamas ».

Il a promis de « ne pas répéter l’erreur d’Oslo », en référence aux accords de paix israélo-palestiniens de 1993 ayant permis l’établissement de l’Autorité palestinienne, avec en ligne de mire la création d’un Etat palestinien vivant en paix au côté d’Israël.

« Arrêter le massacre »

« Gaza ne sera ni un Hamastan ni un Fatahstan », a encore ajouté Netanyahu, en référence au Hamas et au Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas basé en Cisjordanie.

Les Etats-Unis, principal allié diplomatique et militaire d’Israël, disent eux être en faveur d’une solution à deux Etats et avaient indiqué que l’Autorité palestinienne pourrait gouverner à la fois Gaza et la Cisjordanie après la guerre.

Le président américain Joe Biden rencontrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Le processus d’Oslo a finalement été interrompu par une vague d’attentats terroristes palestiniens meurtriers au cours des années suivantes.

La comparaison a suscité l’indignation des personnalités de l’opposition et des membres du Likod, le parti au pouvoir de Netanyahou.

Si la communauté internationale ne gère pas bien l’après-guerre, a prévenu à Doha le Premier ministre jordanien, Bisher al-Khasawneh, « nous allons nous retrouver avec une situation encore plus horrible dans un an ou deux ».

Il a émis l’espoir que la guerre serve de « signal d’alarme », d’autant plus que le conflit menace de provoquer un embrasement dans la région.

La guerre a encouragé des groupes liés à l’Iran, qui soutient le Hamas, à lancer des attaques contre les forces américaines et alliées en Irak et en Syrie, tandis que les Houthis du Yémen ont tiré des missiles et que le groupe terroriste libanais Hezbollah a lancé des attaques quotidiennes contre le nord d’Israël, entraînant des affrontements transfrontaliers permanents.

La question israélo-palestinienne est « au centre et au cœur de tous les conflits de la région », a déclaré cheikh Mohammed.

« Ce qui sort chaque jour de Gaza n’affecte pas seulement les forces en présence au Liban ou au Yémen, mais aussi toute une génération qui pourrait se radicaliser à cause de ces images », a déclaré le Premier ministre qatari.

Le forum de Doha, où l’Arabie saoudite, le Liban et l’Egypte n’étaient pas représentés à un haut niveau, n’a cependant débouché sur rien de concret.

Le Premier ministre du Qatar, l’émir Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, s’adressant à la session d’ouverture du Forum de Doha, dans la capitale qatarie, le 10 décembre 2023. (Crédit : Salim Matramkot/AFP)

Le Qatar, qui accueille sur son sol des dirigeants du Hamas, a rappelé qu’il œuvrait toujours à l’instauration d’une nouvelle trêve, comme celle de novembre qui avait vu l’échange d’une centaine d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Thani a toutefois prévenu que les bombardements incessants d’Israël sur Gaza « réduisaient la marge de manœuvre » pour un cessez-le-feu. « Nous avons tous la responsabilité collective d’arrêter le massacre, de retourner à la table des négociations pour trouver une solution durable », a-t-il déclaré.

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