Les relations entre l’Irak et les Etats-Unis depuis 2003
Rappel des dates-clés des relations entre les Etats-Unis et l'Irak, pays que les Américains ont envahi en 2003
Rappel des dates-clés des relations entre les Etats-Unis et l’Irak, pays que les Américains ont envahi en 2003 avant de s’en retirer en 2011 pour revenir à la tête d’une coalition antijihadistes trois ans plus tard.
L’Irak est depuis pris en étau entre ses deux grands alliés américain et iranien.
Le 20 mars 2003 débute l’intervention militaire américano-britannique lancée après des accusations contre le régime irakien selon lesquelles il détient des « armes de destruction massive (ADM) ».
Le 9 avril, les Américains sont à Bagdad, où la statue de Saddam Hussein est renversée par un blindé américain, épaulé par une centaine d’Irakiens.
Le 1er mai, le président George W. Bush déclare que « l’essentiel des opérations militaires est terminé ».
Dès son arrivée en Irak, le « pro-consul » américain Paul Bremer décide d’en finir avec les forces armées de Saddam Hussein. Il interdit l’accès aux fonctions publiques aux responsables du parti Baas et dissout les organes de sécurité.
Le 2 octobre, un rapport américain du Groupe d’inspection reconnaît qu’aucune ADM n’a été découverte.
Le 13 décembre, Saddam Hussein est capturé près de Tikrit, au nord de Bagdad. Il sera pendu fin 2006.
Fin avril 2004, des photos de prisonniers irakiens maltraités et humiliés par des militaires américains à Abou Ghraib provoquent un scandale retentissant.
Le pouvoir est transféré au gouvernement intérimaire en juin. L’Autorité provisoire de la coalition, créée par les Américains, est dissoute.
Début novembre 2004, plus de 10 000 soldats américains et 2 000 soldats irakiens attaquent Falloujah, à l’ouest de Bagdad, bastion de rebelles sunnites hostiles à l’intervention américaine.
Le 22 février 2006, le dynamitage d’un mausolée chiite au nord de Bagdad fait entrer sunnites et chiites dans des violences qui feront des dizaines de milliers de morts, jusqu’en 2008.
En janvier 2007, le président Bush dévoile une nouvelle stratégie, avec l’envoi d’environ 30 000 hommes supplémentaires (165 000 militaires au total) pour éviter un « effondrement » de l’Irak.
En février 2009, le nouveau président Barack Obama, farouchement opposé à la guerre en Irak, annonce le retrait d’ici fin 2011 de ses troupes.
Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains quittent l’Irak, laissant le pays dans une grave crise politique.
Entre 2003 et 2011, plus de 100 000 civils ont été tués, selon l’organisation Iraq Body Count. Les Etats-Unis ont déploré près de 4 500 morts.
En janvier 2014, les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), dont le nom deviendra Etat islamique (EI), prennent le contrôle de Falloujah. Début juin, l’EI s’empare de Mossoul avant de contrôler près d’un tiers de l’Irak.
Washington s’implique directement pour la première fois depuis le retrait des troupes en bombardant des positions des jihadistes menaçant le Kurdistan irakien et des milliers de chrétiens et Yazidis.
Avec l’aide d’une coalition internationale dirigée par Washington, les forces irakiennes lancent une contre-offensive. La victoire contre l’EI est proclamée en décembre 2017.
L’Iran, soutien des forces paramilitaires irakiennes du Hachd al-Chaabi qui ont joué un rôle crucial contre l’EI, renforce son influence en Irak. Il devient un allié de poids de son voisin et un partenaire commercial majeur.
À partir du 1er octobre 2019, une contestation éclate, réclamant d’abord des services publics fonctionnels et des emplois. Mais les manifestants dénoncent aussi l’ingérence des puissances étrangères, particulièrement l’Iran.
Le 28 octobre, deux obus de mortier touchent une base militaire au nord de Bagdad où sont postés des soldats américains.
Plusieurs salves de roquettes visent des secteurs où sont basés soldats et diplomates américains. Washington accuse des factions pro-Iran.
Quelque 5 200 militaires américains sont actuellement en Irak dans le cadre de la coalition antijihadistes.
Le 29 décembre, au moins 25 combattants pro-Iran sont tués près d’al-Qaïm, à la frontière irako-syrienne, dans des raids de représailles américains contre les brigades du Hezbollah, une faction du Hachd, désormais intégrée aux forces irakiennes.
Le 31, des milliers d’Irakiens, partisans de paramilitaires pro-iraniens, prennent d’assaut l’ambassade américaine à Bagdad.
Le 3 janvier 2020, le général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, et un dirigeant pro-iranien sont tués dans un raid américain à Bagdad.
Donald Trump a lui-même donné l’ordre de « tuer » le chef de la force Qods, selon le Pentagone.
Cette élimination va « enclencher une guerre dévastatrice en Irak », prédit le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi.