Les soldats impliqués relatent la mission contre l’attaque de drones iraniens
Le commandant d'un escadron F-16 explique à la télévision israélienne pourquoi il a personnellement opéré la frappe en Syrie sur une cellule iranienne

Alors que la plupart des centaines de frappes israéliennes ayant visé des cibles iraniennes en Syrie concernaient des armements, des pilotes de l’armée de l’air d’Israël ont reçu un jour d’août des instructions pour une mission tout à fait différente.
Contrairement à de nombreuses frappes sur la Syrie attribuées à Israël, l’État juif a rapidement reconnu être l’auteur de l’opération du 24 août, qui a visé une cellule de la Force al-Quds du Corps des Gardiens de la révolution qui préparait une attaque sur le territoire israélien avec des drones chargés d’explosifs.
« Ce qui distingue cette frappe d’autres opérations aériennes sur le terrain est que… elle était destinée à déjouer une attaque imminente », raconte le Lt. Col. « Nun » de l’armée de l’air dans un reportage diffusé sur la Treizième chaîne.
La chaîne a diffusé des enregistrements audio des pilotes en vol avant et après la frappe, initiée 13 minutes après le décollage d’après Nun, commandant d’escadron F-16 identifié par son initiale en hébreu comme il est d’usage.
« J’ai lâché quatre munitions », peut-on entendre un pilote rapporter.

Nun a relaté ce qu’il avait ordonné à son escadron pendant la mission.
« Ce que nous avons fait cette nuit-là et tout le dur travail que nous réalisons toute l’année est justement destiné à ce moment – défendre la maison », a ainsi expliqué le pilote.
Cette frappe était survenue quelques jours après que l’armée avait fait état d’une tentative ratée de combattants soutenus par l’Iran qui avaient prévu de lancer un drone chargé d’explosifs dans le nord d’Israël depuis la Syrie.
Au moins cinq personnes ont été tués dans le raid, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Israël a identifié deux d’entre elles comme étant des ressortissants libanais : Hassan Yousef Zabeeb, 23 ans, de Nabatieh, et Yasser Ahmad Daher, âgé de 22 ans et originaire de Blida, tous les deux membres du Hezbollah.
« Nous travaillons en partant de l’hypothèse… que tous les jours la Force al-Quds avance dans ses préparatifs d’une attaque », a expliqué le Lt. Col. « Yud », chef de la division de recherche et d’analyse sur la branche al-Quds au sein du renseignement militaire, à la Treizième chaîne.
« C’est comme une montagne russe », a-t-il décrit.

Yud rapporte que son unité a réuni des renseignements sur Zabeeb et Daher et découvert l’existence d’une villa du village d’Aqrabah près de Damas dans laquelle ils se cachaient.
« C’est là que tous les préparatifs ont eu lieu », a-t-il affirmé.
Ces renseignements ont ensuite été transmis à l’armée de l’air. Yud a reconnu avoir trépigné lors de la transmission de ces informations.
« Toujours. Cela fait partie du jeu. Nous devons vraiment faire preuve de modestie quant à notre capacité à décrire les choses. Très souvent, les gens pensent que nous savons tout, mais il y a aussi beaucoup de points d’interrogation », a-t-il confié.
Dans la suite de l’interview, il s’est souvenu : « Nous avions raison dans cette affaire, je dois admettre, jusque dans le moindre détail. »
Bien que basé au siège de l’armée à Tel Aviv, Yud indique que son unité a l’impression d’être sur les lignes de front : « Même si nous servons à Kirya, nous avons l’impression d’avoir un casque sur la tête, de défendre aussi le pays, en faisant un travail qui doit être fait. »

Même si la mission était finie, l’escadron de Nun est resté en état d’alerte maximal après que le Hezbollah a promis de venger la mort de ses deux agents, ainsi que la frappe aérienne attribuée à Israël dans une banlieue de Beyrouth qui aurait ciblé des installations permettant la transformation de munitions en missiles de précision.
La réaction a eu lieu une semaine après, le 1er septembre, quand l’organisation terroriste a tiré des missiles anti-tank sur un véhicule militaire près de la frontière libanaise.

Aucun Israélien n’avait été blessé, seul le pneu de la jeep transportant cinq soldats avait reçu un éclat d’obus.
Même si le danger semble s’être dissipé, Nun estime qu’Israël doit rester en alerte face à l’Iran et ses alliés.
« Il est impossible de les dénigrer. Ça nous est interdit », conclut-il.