Les tsitsit étant très demandés par les soldats, des bénévoles relèvent le défi
La communauté de Jérusalem prépare 60 000 vêtements rituels à quatre coins et à franges demandés par les militaires israéliens religieux et laïcs
Dans une salle d’école discrète au cœur de Jérusalem, des dizaines de personnes de tous horizons sont assises à de longues tables pour préparer les tsitsit – un vêtement à franges nouées portées par les Juifs religieux – qui seront envoyées aux soldats de Tsahal sur les lignes de front de la guerre.
Au cours des deux semaines qui se sont écoulées depuis le 7 octobre, date à laquelle 2 500 terroristes palestiniens du Hamas ont pénétré en Israël, tuant plus de 1 400 personnes – pour la plupart des civils – lors d’un carnage et prenant au moins 224 autres personnes, Tsahal a fait appel à 360 000 réservistes, un nombre sans précédent depuis la Guerre de Kippour en 1973. En raison de cette massive mobilisation, de nombreux réservistes se sont retrouvés sans l’équipement nécessaire, tant tactique que spirituel.
Un article en particulier a fait l’objet d’une forte demande de la part de Juifs religieux et laïcs : les tsitsit – ou les ficelles portées au coin des vêtements par les juifs religieux.
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Confronté à une demande de 60 000 de ces vêtements à quatre coins, le rabbinat militaire s’est tourné vers Yeshivat Eretz Hemdah qui, à son tour, a mobilisé sa communauté pour qu’elle se réunisse et prépare les tsitsit.
En entrant dans la salle, il serait facile de se sentir submergé par la foule de personnes entourées de piles de gilets vert olive et de ficelles nouées. Mais personne ne reste longtemps dans l’ignorance, car une équipe de bénévoles dévoués s’efforce d’asseoir les nouveaux venus, les associe à quelqu’un qui peut leur enseigner la bonne méthode pour nouer les tsitsit et suit régulièrement leurs progrès.
Erica Merritt est bénévole depuis le début de l’opération, la semaine dernière, et a vu des centaines de personnes franchir les portes, dont certaines plus d’une fois.
« Les gens sont très enthousiastes », explique-t-elle au Times of Israel. « Nous avons des personnes âgées, des personnes avant leur bar ou bat mitzvah qui viennent apprendre, des centaines et des centaines de personnes apprennent la mitzvah – ou bonne action – de nouer les tsitsit alors qu’elles ne l’avaient jamais fait auparavant.
« Nous avons eu beaucoup de bénévoles réguliers », estime-t-elle lorsqu’on lui demande combien de personnes ont été impliquées dans le projet. « Nous avons probablement eu environ 2 000 personnes. »
Ce chiffre ne tient toutefois pas compte de ceux qui participent au projet depuis l’étranger.
« Des gens viennent de séminaires, de yeshivot, et disent qu’ils veulent préparer 1 000 paires de tsitsit et qu’ils les ramèneront dans quelques jours », explique Merritt. « Ils viennent les chercher, puis les ramènent entièrement confectionnées. »
En face de Merritt se trouve Eli, un membre de la communauté d’Eretz Hemdah qui a pris une semaine de congé pour se consacrer entièrement à la supervision du projet.
Mettant de côté le tsitsit soigneusement noué sur lequel il travaillait, Eli (qui a refusé de donner son nom de famille) raconte au Times of Israel la façon dont sa communauté s’est unie, préparant non seulement les tsitsit, mais faisant don de colis alimentaires, de livres de prières et de tout autre article religieux dont les soldats en première ligne pourraient avoir besoin. En plus des articles religieux, la communauté gère un second entrepôt dans lequel des bénévoles emballent des cartons remplis d’équipements, allant de gilets thermiques aux lampes torche en passant par de la crème solaire et jusqu’au ruban adhésif.
Eli salue l’importante demande tsitsit auprès rabbinat militaire.
« Je ne suis pas du genre à dire qu’il faut porter des tsitsit, mais c’est le [simple] fait que les gens se rendent compte qu’il y a quelque chose à faire », explique-t-il. « Il y a quelque chose à en tirer sur le plan religieux, sur le plan spirituel. En tant que religieux, je trouve cela phénoménal. »
« Je suis heureux de voir que les gens ont dépassé l’idée que ‘Ô, vous êtes religieux, donc vous êtes là-bas et moi ici’, et qu’il y a une sorte d’unité qui se construit même à ce niveau, sans pression, et je pense que c’est incroyable. »
À la question de savoir ce qui se passera une fois que les 60 000 tsitsit seront terminés, Eli répond que le projet se poursuivra, réorientant ses efforts là où le besoin s’en fera sentir.
« Nous continuerons tant que la guerre durera », dit-il simplement. « Nous ne nous arrêterons pas, tant qu’il y aura des soldats en attente, nous ferons ce que nous avons à faire. Quelles que soient leurs demandes, nous serons heureux de les satisfaire. »
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