Les USA poussent Oman à autoriser les vols israéliens à utiliser son espace aérien
Malgré les progrès, la décision de Ryad d'ouvrir son espace aérien, s'est avérée largement symbolique car les vols vers l'Extrême-Orient ont également besoin des cieux d'Oman
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’administration Biden fait pression sur le gouvernement d’Oman pour qu’il suive l’initiative de l’Arabie saoudite en autorisant les vols israéliens à utiliser son espace aérien, ce qui réduirait considérablement la distance pour les vols à destination de l’Extrême-Orient, ont déclaré deux diplomates du Moyen-Orient au Times of Israel.
En juillet, l’Arabie saoudite avait annoncé l’ouverture de son espace aérien à tous les survols civils, dans un clin d’œil à Israël, qui était considéré comme le seul pays interdit de survoler le royaume du Golfe. Israël et les États-Unis ont tous eux salué la décision de l’Arabie saoudite de lever les restrictions sur les survols, comme un signe d’amélioration majeure des relations entre Jérusalem et Ryad. Mais l’Arabie saoudite avait quelque part douché ces espoirs, affirmant que la décision n’avait « rien à voir avec ses relations diplomatiques avec Israël » et n’était « en aucun cas annonciatrice de nouvelles mesures » vers la normalisation, tant qu’il n’y aurait pas de solution au conflit israélo-palestinien.
Alors que le survol de l’Arabie saoudite était convoité depuis longtemps par les responsables israéliens et américains, le geste s’est avéré largement symbolique, car les vols vers des pays asiatiques, comme l’Inde et la Chine, nécessiteraient toujours une autorisation similaire de la part d’Oman.
Selon un diplomate du Moyen-Orient, l’administration Biden a négligé ce détail dans sa campagne visant à convaincre Ryad d’ouvrir son espace aérien aux vols israéliens.
En conséquence, les avions de ligne israéliens sont toujours obligés de passer par le sud de l’Afrique ou par le nord de la Russie pour se rendre en Extrême-Orient, ce qui ajoute plusieurs heures à ces vols. Les avions de ligne non-israéliens ont cependant pu effectuer des vols plus courts au-dessus de l’Arabie saoudite, même s’ils se rendent dans l’État juif ou en reviennent.
La décision saoudienne a raccourci la durée des vols israéliens vers la République des Seychelles, au large de l’Afrique de l’Est, une destination qui ne nécessite pas de passer par l’espace aérien d’Oman pour être atteinte.
Lors de la signature en 2020 des Accords d’Abraham entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, l’Arabie saoudite a également autorisé l’utilisation de son espace aérien pour les vols entre les trois pays.
Mais cherchant à donner davantage de mordant à la décision saoudienne de juillet, les responsables de l’administration Biden ont évoqué l’ouverture de l’espace aérien de Mascate aux vols israéliens avec leurs homologues d’Oman à plusieurs reprises ces derniers mois, a déclaré un second diplomate du Moyen-Orient.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, ont évoqué la question lors de leurs rencontres la semaine dernière avec le ministre d’Oman des Affaires étrangères Sayyid Badr al-Busaidi, a déclaré le diplomate, confirmant une information du site Axios.
« Il y a eu quelques progrès en la matière », a déclaré le diplomate, tout en refusant de donner une date pour la prise de décision d’Oman.
Benjamin Netanyahu, qui était Premier ministre en 2018, aurait reçu un engagement du sultan Qabus ibn Saïd d’ouvrir l’espace aérien d’Oman aux avions de ligne israéliens. Cependant, le successeur de Qabus, le sultan Haïtham ben Tariq, est revenu sur cette décision.
Oman pourrait prochainement rejoindre les Accords d’Abraham, mais Muscat a jusqu’à présent résisté à l’entrée dans l’accord de normalisation.
Al-Busaidi a déclaré l’année dernière qu’Oman ne s’engagera qu’après la mise en place d’une solution à deux États.
La Maison Blanche a décliné toute demande de commentaire. L’ambassade d’Oman à Washington n’a pas encore répondu à une demande de commentaire.