L’état de santé d’un captif israélien « se détériore », dit le Hamas
Le groupe terroriste détient deux prisonniers en vie en plus des dépouilles de deux soldats tués au combat ; les responsables israéliens évoquent "une guerre psychologique"
L’aile militaire du Hamas a affirmé, lundi soir, que « l’état de santé de l’un de ses prisonniers israéliens s’est détérioré ». Cela fait des années que des tentatives répétées visant à conclure un accord d’échange de prisonniers entre Israël et le groupe terroriste qui contrôle la bande de Gaza sont vaines.
L’organisation à la tête de la bande détient actuellement en captivité deux Israéliens en vie — Avera Mengistu et Hisham al-Sayed — ainsi que les dépouilles de deux soldats tués au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin.
Abu Obeida, porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, n’a pas précisé lequel des deux détenus avait des problèmes de santé, ni leur degré de gravité. Mais il a juré que le Hamas apporterait des preuves de son affirmation dans les prochaines heures.
Mengistu et al-Sayed ont, tous les deux, des antécédents psychiatriques. Les deux citoyens israéliens avaient franchi de leur plein gré la frontière avec Gaza en 2014 et en 2015 et ils avaient été arrêtés et placés en détention par le Hamas.
Dans un communiqué, le Bureau du Premier ministre israélien n’a ni confirmé, ni démenti l’affirmation faite par le groupe terroriste. Il a déclaré qu’il tiendrait le Hamas pour responsable de toute dégradation de l’état de santé des deux captifs.
« Le Hamas a apporté la preuve une fois encore, ce soir, qu’il est une organisation terroriste criminelle et cynique, qui détient des civils souffrant d’une pathologie psychiatrique en violation de toutes les conventions et de toutes les lois internationales – en plus de garder en otages les dépouilles de nos soldats tombés au combat », a noté le Bureau.
« L’État d’Israël va continuer à mener tous les efforts possibles, par l’intermédiaire de l’Égypte, visant à rapatrier les prisonniers et les portés-disparus », a continué le communiqué.
Les correspondants militaires – qui obtiennent régulièrement et officieusement des informations de la part des hauts-responsables israéliens – ont estimé que cette annonce relevait « d’une guerre psychologique ».
« C’est une provocation du Hamas au huitième anniversaire de l’opération Bordure protectrice. Nous ne constatons, pour notre part, aucun changement dans leur état de santé », a commenté un officiel auprès de Kan, faisant référence à la guerre à Gaza, en 2014, qui avait opposé Israël et le groupe terroriste.
Israël et le Hamas ont mené des négociations indirectes pour conclure un accord d’échange de prisonniers. Un accord similaire qui avait permis à un soldat, Gilad Shalit, de quitter les geôles du Hamas avait entraîné la libération de 1027 prisonniers sécuritaires palestiniens, dont un grand nombre avait été condamné pour terrorisme.
Les deux soldats, Shaul et Goldin, avaient été tués pendant la guerre de 2014 à Gaza. Leurs familles ont depuis désespérément poussé de manière répétée le gouvernement israélien à trouver un accord qui leur permettrait de pouvoir retrouver les dépouilles de leurs enfants.
Israël, de son côté, a œuvré au rapatriement des deux détenus et des corps des soldats. Les services égyptiens des renseignements, qui entretiennent des liens étroits avec l’État juif et aussi avec le Hamas, servent souvent de principal intermédiaire dans les pourparlers entre les deux parties.
Des efforts qui, jusqu’à présent, ont été vains. En 2021, des responsables israéliens de la Défense ont organisé des discussions qui auraient été les plus sérieuses et les plus importantes jusqu’à présent, au vu des pressions ajoutées exercées sur le Hamas dans le cadre de la pandémie de coronavirus, qui s’était progressivement propagée dans la bande.
Il est hautement improbable que le groupe terroriste cède sur la perspective d’une libération massive de prisonniers palestiniens, une initiative très controversée que ne devrait approuver aucun gouvernement israélien.
L’échange de prisonniers, en 2011, qui avait permis la libération de Shalit avait entraîné une forte polémique, un grand nombre de membres de l’establishment de la sécurité, à l’époque, considérant qu’il était outrageusement favorable au Hamas. Un grand nombre de détenus palestiniens qui avaient été libérés devaient ultérieurement retourner vers le terrorisme – comme cela avait été le cas de Yahya Sinwar, gouverneur de Gaza issu du Hamas.