Israël en guerre - Jour 339

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L’État demande à la police d’enquêter sur la pollution au phosphate du Néguev

Rotem Amfert, déjà responsable de la catastrophe écologique de Ashalim en 2017, fera l'objet d'une enquête sur le déversement de boues chimiques dans la nature en février

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Usine Rotem Amfert d'Israel Chemicals. (Crédit : Shay Levy/Flash90)
Usine Rotem Amfert d'Israel Chemicals. (Crédit : Shay Levy/Flash90)

Le ministère de la Protection de l’environnement a recommandé que la Police verte enquête pour savoir si une compagnie minière de phosphate installée dans le désert du Néguev, déjà responsable d’une des pires catastrophes écologiques d’Israël, a enfreint la loi en laissant de la boue de phosphate s’écouler dans des mines à ciel ouvert près du lit du torrent Zin au sud du pays.

La Police environnementale est un organisme qui a le pouvoir d’arrêter, d’imposer des amendes et d’inculper les personnes soupçonnées d’enfreindre les lois environnementales et autres législations liées.

En mars, le ministère a convoqué des représentants de l’usine Rotem Amfert de Zin à une audience pour violation de la loi sur l’eau et de la réglementation relative à la pollution de l’eau le mois précédent en autorisant l’écoulement de quelque 200 mètres-cubes de boue d’un bassin d’usine dans les fosses du site après de fortes précipitations. Les boues n’étaient pas dangereuses, avait assuré le ministère à l’époque.

Un communiqué du ministère publié mercredi a indiqué qu’après avoir écouté les déclarations des représentants de l’usine et examiné la documentation, son directeur du district sud avait décidé de recommander le transfert de l’affaire à la Police verte pour une enquête plus approfondie.

Avec des concessions d’extraction de phosphate à long terme, ICL Rotem exploite des mines à ciel ouvert sur deux sites désertiques – Rotem et Zin – produisant principalement de l’acide phosphorique et des engrais.

Avec Dead Sea Works, qui extrait des minéraux de la mer Morte, ICL Rotem fait partie d’Israel Chemicals Ltd, qui, à son tour, est contrôlée par Israel Corporation de la famille Ofer, la plus grande holding du pays.

Un bouquetin mort retrouvé à Nahal Ashalim, le 15 juillet 2017. (Crédit : Autorité de la nature et des parcs)

En juin 2017, Rotem Amfert a causé des dommages durables à l’environnement lorsqu’un bassin de stockage s’est partiellement effondrée, envoyant 100 000 mètres-cubes de phospho-plâtre liquide acide dans le ruisseau Ashalim voisin, un lit de rivière à sec menant de la zone industrielle Rotem à la mer Morte, via une réserve naturelle. Les eaux usées toxiques ont tout détruit sur leur passage en descendant à travers le désert, empoisonnant un tiers des bouquetins locaux dans son sillage ainsi que d’autres animaux et plantes.

La catastrophe d’Ashalim a conduit la Knesset à adopter en janvier une loi autorisant les actions collectives contre les entreprises qui nuisent à l’environnement.

Fin octobre, la plus grande action collective environnementale de l’histoire d’Israël est entrée dans sa phase finale devant le tribunal de district de Beer Sheva en exigeant que Rotem Amfert et une deuxième usine de la LCI, Dead Sea Periclase Ltd, paient 1,4 milliard de shekels (350 millions d’euros) de dommages-intérêts pour la pollution des eaux souterraines et une source et ruisseau populaires à Ein Bokek, une réserve naturelle située dans la région de la mer Morte.

Dans une autre affaire, la compagnie publique Eilat Ashkelon Pipeline Company (EAPC) a accepté le mois dernier de verser 100 millions de shekels (25 millions d’euros) de dommages et intérêts pour un déversement de pétrole dans la vallée de Zin et la réserve naturelle d’Evrona, selon les termes du règlement conclu dans une action collective en justice en 2014.

Un lézard recouvert de pétrole après un déversement de pétrole dans la réserve naturelle d’Arava, dans le sud d’Israël, le 16 décembre 2014. (Crédit : Roy Talbi/ministère de la Protection de l’Environnement)

Selon une analyse de données open-source publiées mardi par le groupe environnemental Adam Teva V’Din, les usines de la famille Ofer sont responsables d’au moins 1,2 milliard de shekels (300 millions d’euros) de dommages à la santé publique causés par la pollution atmosphérique l’année dernière.

Selon le rapport, les principales usines de raffinage de pétrole, d’extraction de minéraux et de produits chimiques de la famille émettent plus d’un tiers des émissions de dioxyde de soufre déclarées dans tout le pays, plus d’un cinquième de la pollution causée par les grosses particules (particules de pollution), un peu moins d’un cinquième de tous les oxydes d’azote, 17 % des composés organiques volatils (COV) et presque 10 % du benzène, qui est connu pour causer des cancers.

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