LFI demande des sanctions après des accusations d’antisémitisme par Caroline Yadan
"Il ne sert à rien de commémorer la Shoah si l’on laisse les mêmes causes produire les mêmes effets," a averti la députée des Français de l’étranger

Les élus insoumis ont demandé mardi les sanctions « les plus rigoureuses » possibles contre la députée macroniste Caroline Yadan qui, au cours d’une intervention dans l’hémicycle, a accusé La France insoumise d’attiser la « haine des Juifs ».
La députée « a accusé notre groupe d’être responsable d’une montée de l’antisémitisme en France, et surtout, d’attiser la haine des Juifs, c’est extrêmement grave », a déclaré à la presse le député Aymeric Caron à l’issue d’une séance mouvementée de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« C’est particulièrement honteux et inacceptable », a abondé le député insoumis Gabriel Amard.
« J’entends (…) que des sanctions les plus rigoureuses et les plus hautes possibles soient prises sans tarder », a-t-il ajouté.
Dans une lettre à Yaël Braun-Pivet, la présidente du groupe LFI Mathilde Panot a demandé à ce que le bureau de l’Assemblée – la plus haute instance exécutive de la chambre basse – se réunisse pour prononcer une sanction contre Caroline Yadan.
A l’occasion d’une question posée à la ministre Aurore Bergé, la députée EPR de la 8e circonscription des Français établis hors de France, qui inclut Israël, a affirmé que la « haine des Juifs » était « exaltée aujourd’hui par un dangereux parti à l’extrême gauche de cet hémicycle » et « qu’il ne sert à rien de commémorer la Shoah, si on laisse les mêmes causes produire les mêmes effets ».
Se souvenir de la Shoah, bien sûr, mais ne surtout pas laisser les mêmes causes produire les mêmes effets.
Au lendemain du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkeneau, j'ai interrogé @auroreberge, cet après-midi lors des #QAG, quant à l'action du… pic.twitter.com/X4l0rrJCZ8
— Caroline Yadan (@CarolineYADAN) January 28, 2025
Alors que Mme Yadan tenait ces propos, plusieurs députés insoumis ont tenté d’interpeller la présidente de l’Assemblée qui dirigeait la séance, avant de finalement quitter l’hémicycle en guise de protestation.
Le gouvernement français a promis lundi qu’il ne céderait rien à l’antisémitisme, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, marqué en France par une série d’hommages.
Depuis le 7 octobre 2023, les accusations d’antisémitisme contre le parti de gauche radicale, très hostile à Israël, sont récurrentes. En juin, l’hebdomadaire Le Point révélait dans un sondage que 92 % des Juifs de France considéraient LFI comme responsable de la montée de l’antisémitisme en France.