Liban: l’émissaire spécial français rencontre un responsable du Hezbollah
L'entretien a notamment porté sur le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban qui expire en août

L’émissaire spécial français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, a discuté mercredi avec un responsable du Hezbollah pro-iranien du renouvellement du mandat de la mission de l’ONU dans le sud du pays, a indiqué une source proche des entretiens.
Jean-Yves Le Drian s’est entretenu avec Mohammad Raad, le chef du bloc parlementaire de la formation pro-iranienne, sous pression pour remettre ses armes après la guerre qui l’a opposée à Israël.
« L’entretien a notamment porté sur le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) qui expire en août », a précisé cette source qui a requis l’anonymat à l’AFP.
La Finul, déployée à la frontière avec Israël, fait partie d’un comité international chargé de superviser l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Mardi, elle a annoncé qu’une de ses patrouilles avait été caillassée par des habitants dans un village du sud, où le Hezbollah est fortement implanté, jugeant « inacceptables » les atteintes répétées à ses opérations.
Dans un communiqué mercredi, un député du Hezbollah, Ali Fayad, a estimé « nécessaire de traiter avec calme et sagesse (..) toute friction ou tension entre les habitants du sud et la Finul ».
Il souligné « l’importance de la présence des forces de la Finul dans le sud (..) en coordination avec l’armée libanaise », ajoutant que sa formation voulait « une relation positive entre les habitants et les Casques bleus ».
Conformément à l’accord de cessez-le-feu, le Hezbollah doit retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, et seules l’armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans cette région.
M. Le Drian s’est entretenu mardi avec les principaux dirigeants libanais, dont le président Joseph Aoun, qui avait qualifié « d’inacceptables » les attaques contre la Finul.
Selon un responsable gouvernemental qui a requis l’anonymat, « il a évoqué au cours de ses entretiens le renouvellement du mandat de la Finul, sans modification ».
L’émissaire français a également « souligné l’importance de mener les réformes » réclamées par la communauté internationale, « notamment dans le secteur bancaire », indiquant qu’il s’agissait de la principale condition pour obtenir des aides internationales, a ajouté ce responsable.
Les partenaires internationaux exigent ces réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d’aider à la relance de l’économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une crise inédite, due à la mauvaise gestion et à la corruption de la classe dirigeante.