L’Iran dévoilera lundi ses mesures réduisant ses obligations sur le nucléaire
Alors que les tensions montent dans le Golfe, Téhéran s'apprête à annoncer la reprise de l'enrichissement "illimité" de l'uranium dans le réacteur à eau lourde d'Arak, fermé
Téhéran a déclaré que de nouvelles mesures seraient prises lundi pour rompre ses engagements au titre de l’accord nucléaire signé en 2015 avec les puissances mondiales.
« L’Organisation iranienne de l’énergie atomique annoncera demain sur le site d’eau lourde d’Arak les mesures préparatoires qui ont été prises pour réduire encore les engagements de Téhéran dans le cadre de l’accord », a rapporté dimanche l’agence de presse Tasnim, selon une traduction de l’agence Reuters.
L’organisation annoncera également « des informations très importantes » concernant « l’augmentation illimitée des stocks d’uranium enrichi de l’Iran », selon l’agence de presse Mehr.
Cette décision s’inscrit dans le cadre du récent ultimatum de 60 jours lancé par l’Iran à l’Union européenne pour renégocier le pacte de 2015 après que les États-Unis s’en sont retirés et ont réimposé des sanctions paralysantes à la République islamique d’Iran.
Au cours de la conférence de presse, les responsables présenteront les mesures prises récemment pour réaménager le réacteur d’Arak et augmenter sa production d’eau lourde, indique le rapport.
Le mois dernier, l’Iran a officiellement abandonné les limitations à l’enrichissement de l’uranium et à la production d’eau lourde prévues dans l’accord nucléaire, en se référant à son ultimatum envers l’UE, qu’il accuse de ne pas avoir protégé l’Iran contre les nouvelles sanctions américaines.

Selon les termes de l’accord nucléaire, l’Iran ne peut conserver qu’un stock de 300 kg d’uranium faiblement enrichi. Cela se compare aux 10 000 kg d’uranium hautement enrichi qu’il avait autrefois. L’Iran est également plafonné à 300 tonnes d’eau lourde qu’il vend à Oman pour servir de réfrigérant dans les réacteurs nucléaires.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues au Moyen Orient après l’attaque de deux pétroliers dans le golfe d’Oman, jeudi, lors d’un incident dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et d’autres ont accusé l’Iran alors que Téhéran a laissé entendre que les États-Unis étaient responsables.
Cet incident est survenu après que quatre autres pétroliers au large de Fujairah ont fait l’objet d’attaques similaires ces dernières semaines, et que les rebelles du Yémen alliés à l’Iran ont frappé avec des drones et des missiles l’Arabie saoudite, alliée des États-Unis.
L’administration Trump a retiré l’Amérique de l’accord en mai 2018, affirmant que ce dernier ne faisait rien pour empêcher l’Iran de développer des missiles ou de déstabiliser le Moyen Orient. Les Européens insistent sur le fait que l’accord est un pilier important de la sécurité régionale et mondiale et qu’il n’a jamais été conçu pour aborder ces autres questions.
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