Rechercher

L’Iran dit se préparer à un éventuel échec de l’accord nucléaire

Téhéran a lancé des "travaux préparatoires" pour pouvoir relancer des activités "sans les restrictions liées au JCPOA", a déclaré l'ambassadeur auprès de l'AIEA

Photo d'illustration : L'usine nucléaire de production d'eaux lourdes située à proximité de la ville d'Arak. (Crédit : CC-BY-SA 3.0/Wikimedia/Nanking2012)
Photo d'illustration : L'usine nucléaire de production d'eaux lourdes située à proximité de la ville d'Arak. (Crédit : CC-BY-SA 3.0/Wikimedia/Nanking2012)

L’Iran a confirmé mercredi à Vienne se livrer à des « travaux préparatoires » destinés à relancer son programme nucléaire en cas d’échec de l’accord de 2015 avec les grandes puissances à la suite du retrait de Washington le mois dernier.

Téhéran a lancé des « travaux préparatoires au cas ou le JCPOA (sigle officiel de l’accord, ndlr) venait malheureusement à échouer, de façon à ce que l’Iran puisse relancer ses activités sans les restrictions liées au JCPOA », a déclaré son ambassadeur auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Reza Najafi.

Le diplomate, qui s’exprimait en marge d’une réunion du conseil des gouverneurs de l’agence à Vienne, a confirmé que son pays avait notifié à cet organe envisager une reprise de la production de gaz UF6, utilisé pour l‘enrichissement d’uranium.

L’AIEA avait indiqué mardi avoir reçu « une lettre de l’Iran le 4 juin informant l’agence de l’existence d’un calendrier provisoire de démarrage de production d’UF6 », laquelle en soi ne contrevient pas à l’accord.

Le vice-président iranien Ali Akbar Salehi avait annoncé mardi que la République islamique souhaitait également fabriquer de nouvelles centrifugeuses, de façon à augmenter sa capacité à enrichir l’uranium.

L’Iran « prépare juste de nouvelles infrastructures », a précisé mercredi M. Najafi, soulignant que cette décision à propos des centrifugeuses « ne relève pas du JCPOA » et n’avait, à ce titre, pas été mentionnée dans la lettre à l’agence.

Le représentant iranien a invité les signataires de l’accord, notamment les Européens, à trouver « très rapidement » une solution pour « compenser » les effets économiques de la défection américaine.

A défaut, l’Iran « n’acceptera pas de continuer à respecter ses engagements », a insisté le haut diplomate. « Nous ne faisons rien aujourd’hui qui contrevienne à l’accord », a-t-il rappelé.

Lundi, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait prévenu que son pays avait « le devoir de se préparer rapidement » à augmenter sa capacité de production d’uranium enrichi.

L’uranium enrichi peut être utilisé comme combustible pour la production d’électricité mais aussi, à haute concentration, à la fabrication de bombes atomiques.

L’Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire était uniquement à visée pacifique et civile, malgré les accusations des Etats-Unis et d’Israël.

L’accord de 2015, qui vise à exclure toute dimension militaire, est fragilisé par la décision le 8 mai du président américain Donald Trump de se retirer de ce texte conclu au terme de plusieurs années de marathon diplomatique.

L’annonce par l’Iran de son plan visant à augmenter sa capacité d’enrichissement d’uranium plonge les Européens dans l’embarras. « C’est toujours dangereux de flirter avec les lignes rouges« , a estimé mercredi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : [email protected]
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à [email protected].
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.