L’Iran paie des dettes à l’ONU et récupère son droit de vote
Téhéran devait régler un minimum de 16,2 millions de dollars pour sortir de la procédure de suspension de vote
L’Iran a versé quelque 16,2 millions de dollars à l’ONU, lui permettant de récupérer son droit de vote et de participer vendredi à la sélection à l’Assemblée générale de cinq nouveaux membres pour le Conseil de sécurité pour 2022-2023, a-t-on appris de sources diplomatiques.
« Après plus de six mois de travail » sur le blocage du versement de fonds iraniens à l’ONU pour s’acquitter de ses obligations, l’Organisation « a reçu les fonds » permettant à l’Iran de récupérer son droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU suspendu depuis janvier, a annoncé sur son compte Twitter l’ambassadeur iranien auprès de l’Organisation, Majid Takht Ravanchi.
« Les sanctions américaines illégales n’ont pas seulement privé notre peuple de médicaments; elles ont également empêché l’Iran de payer ses arriérés à l’ONU », a ajouté le diplomate. « TOUTES les sanctions inhumaines doivent être levées MAINTENANT », a-t-il réclamé.
Selon un porte-parole des Nations unies, les fonds iraniens qui ont été versés à l’ONU proviennent notamment d’un compte iranien basé à Séoul dont les mouvements ont été bloqués par les sanctions américaines. Des discussions étaient menées depuis plusieurs mois entre ONU, autorités iraniennes, sud-coréennes et américaines pour obtenir un déblocage de ce compte iranien à Séoul afin de permettre à l’Iran de payer une partie de ses arriérés à l’ONU.
La récupération de son droit de vote a permis vendredi à l’Iran de voter à l’Assemblée générale lors de l’élection de cinq nouveaux membres non permanents au Conseil de sécurité. Emirats Arabes Unis, Brésil, Albanie, Gabon et Ghana étaient candidats aux cinq postes à pourvoir.
Début juin, l’Iran avait à nouveau dénoncé la privation de son droit de vote, suspendu en raison de son impossibilité à payer ses arriérés à l’ONU en raison, selon Téhéran, des sanctions économiques américaines décidées par l’ex-président Donald Trump.
La République islamique a vu son droit de vote suspendu en janvier en vertu de l’article 19 de la Charte des Nations unies prévoyant une telle privation temporaire pour tout pays dont le montant des arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.
Téhéran devait régler un minimum de 16,2 millions de dollars pour sortir de la procédure de suspension de vote. L’Iran avait la possibilité en début d’année de demander une exemption dans le cadre de cette procédure, possible si le pays en question justifie de son impossibilité à régler ses dettes en raison d’évènements extérieurs indépendants de sa volonté. Téhéran avait cependant choisi de ne pas y avoir recours.
Le rétablissement de sanctions économiques américaines contre l’Iran est la conséquence de la décision de M. Trump de dénoncer unilatéralement en 2018 l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu trois ans plus tôt à Vienne et validé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Des négociations sont en cours dans la capitale autrichienne sur une levée des sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis 2018 en échange du retour de Téhéran au respect plein et entier de l’accord.