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L’israélo-hongroise Agnes Keleti est décédée à 103 ans

Née Agnes Klein, cette gymnaste, l'une des plus grandes athlètes juives de l'histoire, avait survécu à la Shoah et décroché pas moins de dix médailles olympiques

Agnes Keleti, ancienne gymnaste médaillée d'or aux Jeux olympiques, posant pour une photo avec deux de ses médailles olympiques dans son appartement de Budapest, en Hongrie, le 8 janvier 2020. (Crédit : Laszlo Balogh/AP)
Agnes Keleti, ancienne gymnaste médaillée d'or aux Jeux olympiques, posant pour une photo avec deux de ses médailles olympiques dans son appartement de Budapest, en Hongrie, le 8 janvier 2020. (Crédit : Laszlo Balogh/AP)

Interdite d’activité sportive pendant la guerre en raison de ses origines juives, la gymnaste hongroise Agnes Keleti, décédée jeudi à l’âge de 103 ans, s’entraînait en cachette. Avant de décrocher dix médailles olympiques à 30 ans passés.

« Cela valait la peine de faire quelque chose de bien dans la vie vu l’attention que j’ai reçue. J’ai des frissons quand je vois tous les articles écrits sur moi », soufflait-elle à l’AFP à l’occasion de son centième anniversaire.

Elle qui était la plus ancienne championne olympique au monde allait fêter dans une semaine ses 104 ans, mue jusqu’au bout par « une incroyable énergie », selon son fils Rafael Biro-Keleti.

Keleti aura eu une vie digne d’un scénario de film. Elle voit le jour le 9 janvier 1921 à Budapest sous le nom d’Agnes Klein, puis prend un patronyme à consonance hongroise.

Appelée dans l’équipe nationale en 1939, la reine des enchaînements au sol s’est vite vue exclue en raison de ses origines juives.

Chassée de son équipe de gymnastique en 1941 en raison de son ascendance juive, Keleti s’est cachée dans la campagne hongroise où elle a survécu à la Shoah en prenant une fausse identité et en travaillant comme femme de ménage.

Agnes Keleti, a 91-year-old former Olympic gymnast, performs a split at her house in Herzliya, Israel, Monday, Aug. 13, 2012. (photo credit: Oded Balilty/ AP)
Agnes Keleti effectuant un grand écart, dans sa maison à Herzliya, en Israël, le 13 août 2012. (Crédit : Oded Balilty/AP)

Après l’occupation de la Hongrie par le IIIe Reich en mars 1944, elle échappe à la déportation en obtenant de faux documents et en prenant l’identité d’une jeune chrétienne, en échange de tous ses biens.

Réfugiée à la campagne, elle travaille comme domestique tout en s’entraînant en secret sur les rives du Danube, dans ses moments de temps libre.

Son père et plusieurs membres de sa famille furent déportés et exterminés à Auschwitz, tandis que sa mère et sa sœur furent sauvées grâce au diplomate suédois Raoul Wallenberg.

« Voir le monde »

Agnes Keleti tenant une photo d’elle sur la poutre lors d’une compétition, chez elle, à Herzliya, en août 2012. (Crédit : Oded Balilty/AP)

Après la guerre, elle reprend la compétition, mais c’est le faux départ à Londres en 1948 : une blessure à raison de ses efforts et les Jeux olympiques lui échappent à nouveau.

Il lui faut attendre encore quelques années pour remporter dix médailles olympiques, dont cinq d’or aux JO d’Helsinki (1952) et de Melbourne (1956), toutes après l’âge de 30 ans.

Comme de nombreux athlètes hongrois, Keleti ne rentre pas chez elle après les épreuves australiennes, qui se déroulent quelques semaines après l’échec du soulèvement anti-soviétique en Hongrie.

« J’ai fait du sport non pas parce que cela me faisait du bien mais pour voir le monde », disait-elle en 2016.

La gymnaste artistique hongro-israélienne à la retraite et entraîneuse Agnes Keleti, dans son appartement de Budapest, en Hongrie, le 8 janvier 2023. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)

Elle s’installe alors en Israël où elle épouse en 1959 un professeur de sport hongrois, Robert Biro, avec qui elle a eu deux enfants.

Après sa retraite sportive, Keleti travaille comme professeure d’éducation physique et entraîne l’équipe nationale israélienne.

Ce n’est qu’en 1983, pour les Championnats du monde de gymnastique, qu’elle retourne pour la première fois en Hongrie, alors toujours communiste. Elle y reviendra définitivement en 2015.

Keleti a reçu le prestigieux Prix Israël en 2017 – considéré comme la plus haute distinction culturelle du pays – et a reçu de nombreuses autres récompenses prestigieuses, dont celle d’être nommée « Athlète de la nation » en Hongrie en 2004.

La gymnaste artistique hongro-israélienne à la retraite et championne du monde Agnes Keleti, chez elle à Budapest, le 6 novembre 2020. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)

À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la France a souhaité « rendre hommage à ses éminents mérites » et lui a décerné en septembre la médaille d’or de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

« Merci pour tout ! », a écrit sur Facebook le Premier ministre hongrois Viktor Orban en rendant hommage à la championne.

Selon le premier quotidien sportif du pays, Nemzeti Sport, c’est le français Charles Coste, médaillé d’or de la poursuite par équipes en cyclisme sur piste aux Jeux de Londres en 1948, qui succède à Keleti comme doyen des champions olympiques. Centenaire, né le 8 février 1924, il avait porté la flamme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris.

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