Litige autour de la restitution d’un tableau de Matisse
Le tableau de la "Femme assise" est réclamé par deux parties, dont la famille de Anne Sinclair, petite-fille de Paul Rosenberg
Un tableau de Matisse, « Femme assise », issu d’un trésor artistique retrouvé chez un octogénaire allemand Cornelius Gurlittt, fait l’objet d’un litige, deux parties se disputant désormais sa propriété, a annoncé le porte-parole de Gurlitt lundi.
Fin mars, un accord était pourtant en vue pour la restitution de ce Matisse aux héritiers du marchand d’art français juif Paul Rosenberg. Mais une deuxième partie réclame désormais la restitution du tableau.
« Je suis juridiquement obligé d’examiner d’abord les réclamations du nouveau demandeur avant la restitution du tableau », a souligné l’avocat de Gurlitt, Christoph Edel, cité dans un communiqué.
Il risque, dans le cas contraire, de voir engagées des poursuites contre lui « si par erreur le tableau n’était pas restitué à l’ayant-droit », a ajouté M. Edel, par ailleurs chargé d’assurer la tutelle du vieil homme.
« Mais cela ne change absolument rien à la position que nous avons déjà clairement communiquée de restituer les tableaux », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de Gurlitt a indiqué qu’un groupe de travail chargé d’établir la provenance des oeuvres d’art retrouvées chez M. Gurlitt n’avait pas encore réussi à déterminer l’origine de ce Matisse.
Il a précisé à l’AFP qu’il ne pouvait livrer aucune information sur l’identité du nouveau demandeur, ni même indiquer sa nationalité.
Selon les médias allemands, le tableau « Femme assise » devait être le premier tableau du trésor de 1 406 oeuvres d’art, retrouvé dans l’appartement munichois de Gurlitt en 2012, à être restitué aux héritiers d’un propriétaire juif spolié, en l’occurrence le marchand d’art juif français Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste française Anne Sinclair.
Parmi les quelque 1 400 oeuvres, se trouvent des dessins, gravures et peintures dont la majeure partie pourrait avoir été soit volée ou extorquée à des familles juives, soit saisie dans des musées comme faisant partie de ce que les nazis classaient dans la catégorie « Art dégénéré ».