L’Afrique du Sud parle de « l’intention génocidaire » d’Israël à La Haye
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

LA HAYE – À la tribune, le représentant sud-africain Tembeka Ngcukaitobi, qui a accusé Israël d’intention génocidaire dans sa guerre contre le Hamas à Gaza, souligne un problème majeur pour Israël dans l’affaire qui l’oppose à la Cour internationale de justice (CIJ).
En vertu de la convention sur le génocide, pour être considéré comme un génocide, le meurtre de civils doit être accompagné d’une intention délibérée. Les propos incendiaires tenus par de hauts responsables israéliens, notamment le Premier ministre, le ministre de la Défense et d’autres membres du cabinet de sécurité cités par Ngcukaitobi, sont donc extrêmement préjudiciables.
Juxtaposer ces commentaires avec des vidéos de soldats de Tsahal reprenant des messages disant qu’il n’y a pas d’innocents à Gaza – même s’il ne s’agit que de cas isolés – constitue une ligne d’argumentation que les représentants israéliens devront réfuter lors de leur plaidoyer face à ces accusations, vendredi.
Au cours de son intervention, Ngcukaitobi a cité non seulement des ministres de haut rang, mais aussi de nombreux députés, dont le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi, qui a déclaré sur X que l’objectif était « d’effacer la bande de Gaza de la surface de la terre ».
Il a également cité les propos du président Isaac Herzog sur les atrocités du 7 octobre, affirmant que « c’est toute une nation qui est responsable », et le fait qu’il a apposé sa signature sur un obus d’artillerie destiné à être utilisé dans la guerre à Gaza, ainsi que les remarques incendiaires de musiciens populaires, de journalistes et d’autres individus évoquant la destruction ou la « disparition » de Gaza, comme autant de preuves, selon lui, d’une rhétorique génocidaire ayant filtré jusqu’aux actions des soldats de Tsahal sur le terrain, dans la bande de Gaza.