L’opération à Gaza a atteint ses objectifs en « 2 secondes » mais elle a duré 5 jours
Gallant a affirmé mercredi que le Jihad islamique était "sans voix" suite aux premiers raids de l'armée, alors qu'il a maintenu la moitié d'Israël sous la menace jusqu'à samedi
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Lors d’une apparition conjointe mercredi dernier, à la fin du deuxième jour de l’Opération « Bouclier et Flèche » contre le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien à Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant ont annoncé que les principaux objectifs de l’opération avaient déjà été atteints – en fait, ils ont été atteints dans ce que Netanyahu a précisé être les « deux premières secondes [de l’opération], au coeur de la nuit », lorsque Tsahal a tué trois commandants du Jihad islamique dans trois frappes distinctes et simultanées.
« Nous avons anéanti les dirigeants du Jihad islamique », a confirmé Gallant.
Et lorsque ces premiers coups dévastateurs ont été suivis de centaines d’attaques contre des sites utilisés par le Jihad islamique palestinien pour la production et le stockage d’armes, contre des cellules terroristes équipées d’armes antichars, contre des rampes de lancement de roquettes et les roquettes qui s’y trouvaient, prêtes à être tirées sur Israël, le ministre de la Défense a poursuivi en affirmant que « l’organisation meurtrière est restée sans voix ».
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Les renseignements et les capacités des missiles guidés qui ont permis à Tsahal d’éliminer non seulement ces trois premières cibles principales, mais aussi plusieurs autres commandants du Jihad islamique palestinien au cours des jours suivants, témoignent certainement des capacités stupéfiantes de l’armée israélienne dans la lutte acharnée contre les groupes terroristes de Gaza.
Mais le fait – amer – est que, malgré la mort de ses principaux dirigeants, l’explosion de ses stocks d’armes, la mise en échec de ses cellules antichars et la prise pour cible d’innombrables lance-roquettes, « l’organisation terroriste » est parvenue à trouver une « réponse » pendant quatre jours entiers de conflit et continuait à tirer des salves de roquettes sur Israël dans les minutes qui ont précédé et suivi l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, samedi soir.
S’exprimant quelques heures avant que le cessez-le-feu ne soit accepté samedi, le conseiller à la Sécurité nationale d’Israël, Tzahi Hanegbi, a également déclaré qu’Israël avait atteint ses objectifs « dans les premières secondes » de l’opération, avant de reconnaître, d’un ton plaintif, que « tout ce qui s’est passé depuis le début de l’opération nous oblige à agir parce qu’ils nous tirent dessus ».
Le Jihad islamique palestinien, rappelons-le, est la petite sœur maléfique, mobilisée par l’Iran, du Hamas, un groupe terroriste palestinien bien plus important, bien mieux équipé et bien plus puissant, qui règne en maître sur la Bande de Gaza.
Avec une force estimée à « seulement » quelque 10 000 personnes et des tirs de roquettes dont la portée est relativement limitée, constamment pris pour cible par la puissante armée israélienne, le Jihad islamique a néanmoins réussi à maintenir près de la moitié d’Israël à proximité ou à l’intérieur de pièces scellées et d’abris anti-atomiques pendant cinq jours.
Orna Mizrahi, ancienne directrice adjointe du Conseil national de sécurité, a affirmé dans une interview accordée à la Douzième chaîne samedi soir que les coups subis par le Jihad islamique palestinien au cours de l’Opération « Bouclier et Flèche » ont contribué à renforcer la capacité de dissuasion israélienne, tant à l’égard des terroristes de Gaza que du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, de l’autre côté de la frontière septentrionale.
Elle a affirmé que la puissance de l’opération israélienne – lancée au moment opportun par Israël, en réponse à la centaine de projectiles tirés sur Israël une semaine plus tôt après que l’ancien porte-parole du Jihad islamique palestinien, Khader Adnan, a choisi de mettre fin à sa vie en faisant une grève de la faim alors qu’il était accusé de terrorisme et détenu par Israël – a contribué à désavouer les ennemis d’Israël de l’idée qu’Israël a été affaibli par ses divisions internes au sujet des projets de réforme du système judiciaire du gouvernement, qui sont actuellement suspendus.
C’est en tout cas ce que le gouvernement et les services de sécurité aimeraient croire. D’aucuns considèrent également que la décision du Hamas de rester en dehors de ce conflit, comme il l’a fait lors des précédents conflits avec le Jihad islamique, prouve que les dirigeants de Gaza sont désireux d’éviter une confrontation avec Israël pour l’instant, car ils souhaitent éviter de provoquer une nouvelle vague de dévastation à Gaza, d’aggraver la pauvreté des Gazaouis et de réduire leur popularité.
Il est évident qu’Israël a fait tout son possible pour éviter d’entraîner le Hamas dans le conflit, en concentrant ses frappes aériennes uniquement sur des cibles du Jihad islamique palestinien et en soulignant publiquement à plusieurs reprises qu’il ne visait que le Jihad islamique, et non le Hamas.
Dans le même temps, cependant, en restant à l’écart d’une succession de conflits récents entre le Jihad islamique et Israël – et en choisissant de ne pas tenir le Hamas pour responsable des actions de sa petite sœur maléfique et de ne pas cibler le personnel ou les biens du Hamas – les dirigeants de Gaza ont été laissés libres et tranquilles pour développer tranquillement leurs moyens militaires en vue de les utiliser contre Israël le jour venu.
Quand ce jour arrivera-t-il ? L’un des tests aura lieu ce jeudi, lorsque la Marche des drapeaux à l’occasion de Yom Yeroushalayim – la Journée de Jérusalem – passera à nouveau par le quartier musulman de la Vieille Ville – un événement que le Hamas avait choisi de cibler il y a deux ans en tirant des roquettes sur Jérusalem, ce qui avait forcé l’abandon de la marche et avait même interrompu les activités de la Knesset.
Les services de sécurité israéliens estiment apparemment que la marche de jeudi devrait se dérouler sans provoquer une nouvelle escalade de la violence en provenance de Gaza. D’où les promesses répétées de Jérusalem, ces derniers jours, selon lesquelles la marche se déroulera, comme prévu, dans le quartier musulman.
Tôt ou tard, cependant, le Hamas jugera le moment opportun pour affronter à nouveau directement Israël. Son désir d’éliminer l’État d’Israël est sa raison d’être. Et laisser cette organisation terroriste sans réponse face aux capacités militaires d’Israël, aussi remarquables soient-elles, constitue un défi bien plus difficile à relever que celui posé par le Jihad islamique palestinien.
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