L’otage Jonathan Samerano, dont la dépouille a été rapatriée de Gaza, inhumé à Tel Aviv
Parmi ceux qui ont rendu hommage au jeune festivalier figurait le président Isaac Herzog, qui a demandé pardon pour les échecs de l'État d'Israël

L’otage Jonathan Samerano, dont le corps a été retrouvé à Gaza en début de semaine, a été inhumé mardi à Tel-Aviv.
« Ton corps est là mais ton âme est avec nous pour toujours », dit en larmes Ayelet Samerano, devant le cercueil de son fils, Yonatan, tué le 7 octobre 2023 par le Hamas et dont le corps avait été enlevé.
« Je croyais que tu allais revenir en vie [mais] tu es en vie pour moi », assure-t-elle devant plusieurs centaines de personnes réunies mardi dans la cour d’une école de Tel-Aviv.
Les corps de trois otages, Ofra Keidar, Jonathan Samerano et le sergent Shay Levinson, ont été retrouvés dimanche dans la bande de Gaza lors d’une opération conjointe de l’armée et du Shin Bet.
Des centaines de personnes se sont rassemblées pour faire leurs adieux à Samerano, 22 ans, qui assistait au festival de musique Nova lorsque l’attaque du Hamas a commencé.
Passionné de musique et DJ de talent selon ses proches, le jeune homme était « un rayon de lumière » a dit son père au micro. Il s’était enfui à Beeri avec deux amis, où ils ont été assassinés, et son corps a été enlevé.
Amis et proches se sont succédé devant le cercueil recouvert d’un drapeau israélien. Le chanteur Hanan Ben Ari a également assisté aux funérailles.
Dans la foule, étaient présents de nombreux proches d’otages ainsi que des otages libérés, venus soutenir la famille Samerano, qui a été de tous les combats pour ramener en Israël les otages.
« C’est un jour difficile », dit à l’AFP Ruby Chen dont le fils Itay, soldat tué le 7-Octobre, est encore otage dans Gaza.
« Nous étions avec la famille Samerano depuis 20 mois et nous attendons aussi […] c’est comme la roulette russe », dit-il.
En février 2024, Mme Samerano avait accusé un employé de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) d’avoir emporté la dépouille de son fils dans la bande de Gaza.
Selon le gouvernement israélien, un homme identifié dans une vidéo en train de transporter le corps de Yonatan Samerano dans une jeep blanche vers Gaza était un travailleur social de l’UNRWA.
L’agence onusienne avait dénoncé une « vaste campagne concertée menée par Israël [en vue de la] détruire ».
Pendant les funérailles, le père de Samerano, Kobi, a commencé à faire l’éloge funèbre de son fils, mais il était trop ému pour continuer et a demandé à un rabbin de lire l’éloge à sa place.
« Nous avons eu la chance de t’avoir pendant 21 ans et quatre mois. Être à tes côtés était une bénédiction. Pendant plus d’un an et demi, nous nous sommes battus pour te ramener », a-t-il déclaré.
« À notre nouvelle famille », a-t-il poursuivi, « les familles des otages, une famille que nous n’avons pas choisie, mais notre terrible destin commun nous a unis pour toujours. Je serai avec vous jusqu’à ce que le dernier otage soit rentré chez lui. »
Parmi ceux qui ont rendu hommage à Samerano figurait le président Isaac Herzog, qui a demandé pardon pour les échecs de l’État.

« Pardon que l’État d’Israël ne vous a pas protégés. Pardon de ne pas avoir réussi à vous sauver des mains des meurtriers. Le pardon d’avoir mis tant de temps à vous ramener des griffes de ces monstres humains », a déclaré Herzog.
I stand here at the funeral of the late Yonatan Samerano, and as President of the State of Israel, on behalf of the State of Israel, I ask Yonatan—and with him, Ofra Keidar and Sergeant Shay Levinson of blessed memory– for forgiveness. Forgiveness that the State of Israel did not… pic.twitter.com/0YiVGygIPc
— יצחק הרצוג Isaac Herzog (@Isaac_Herzog) June 24, 2025
« En cette période troublée et historique, je rappelle à tous qu’il n’y aura pas de victoire véritable et complète tant que le dernier de nos otages ne sera pas rentré », a-t-il ajouté.
Le frère de Yonatan, Yair, a également pris la parole, les larmes aux yeux : « Tu étais un véritable super-héros. Tu savais tout faire et tu excellais dans tout. Tu seras à mes côtés dans tout ce que je ferai. »
« C’est notre devoir à tous d’aller [à la Place des Otages] tous les samedis et de faire tout notre possible pour ramener [les otages] », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes une nation de super-héros. Assez de ces absurdités, ramenez tout le monde. Cette situation ne peut plus durer, cette réalité doit prendre fin. »
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 52 des 251 personnes enlevées par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.
Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 28 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne, et 20 autres seraient encore en vie. Selon des responsables israéliens, le sort de deux autres personnes est très préoccupant.
L’AFP a contribué à cet article.