Lyon : Interdiction d’une conférence de Salah Hamouri
Le collectif Urgence Palestine avait invité l'homme à animer une conférence mercredi devant environ 60 personnes
La préfecture du Rhône a interdit pour « risque de trouble à l’ordre public » une conférence de Salah Hamouri, prévue mercredi soir à Lyon, et de la tenir ailleurs dans le département.
L’homme est un avocat franco-palestinien reconnu coupable de terrorisme par Israël, après une procédure lors de laquelle il avait plaidé coupable en 2008. En 2005, il avait été arrêté par les services de sécurité israéliens pour un projet d’assassinat contre le rabbin Ovadia Yosef, ancien grand-rabbin d’Israël et chef spirituel du parti religieux Shas, et pour son soutien au Front populaire de libération de la Palestine – deux chefs d’inculpation qu’il a toujours niés.
Le collectif Urgence Palestine avait invité l’homme à animer mercredi à Lyon une conférence intitulée « Les espaces de la résistance palestinienne entre occupation, prison et exil » devant environ 60 personnes, a relevé la préfecture dans un arrêté consulté par l’AFP.
Elle a décidé de l’interdire en raison de « risque sérieux » que « des propos antisémites » y soit tenus mais aussi « que surviennent des confrontations violentes entre les pro-palestiniens et la communauté juive ». « Tout autre évènement comprenant le même contenu, réalisé par les mêmes protagonistes est interdite dans le département du Rhône », selon l’arrêté.
La préfecture avait déjà interdit, pour les mêmes motifs, une conférence sur le même thème de M. Hamouri qui devait se tenir le 18 novembre à Décines (Rhône). L’avocat de ce dernier avait saisi la justice administrative, qui avait rejeté le recours au vu des délais trop courts pour se prononcer.
En juin 2023, une autre conférence de Salah Hamouri avait été interdite à Lyon par arrêté municipal, mais le tribunal administratif avait finalement autorisé sa tenue.
Depuis mi-juillet, la justice française enquête sur une détention arbitraire et des tortures imputées à Israël par Salah Hamouri, après une plainte déposée au printemps pour dénoncer notamment les conditions de son incarcération et de son expulsion par Israël en 2022.