Macron confiant sur les otages, des messages passés au Hezbollah
Alors que le nombres de victimes françaises ne cessent d’augmenter, le président français a indiqué qu'il pourrait se rendre en Israël dans les prochains jours
Le président français Emmanuel Macron a souligné vendredi le « rôle très important » joué par le Qatar dans la libération de deux otages américaines annoncée par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Une Française a été emmenée « avec certitude » par le Hamas à Gaza et six autres Français sont présumés otages, « sans certitude », a ajouté vendredi soir Macron à quelques journalistes.
Le président français a fait état de « discussions avec les services, et avec les autorités israéliennes, et à travers divers contacts par le truchement du Qatar notamment » pour obtenir leur libération.
« Nous sommes confiants : les canaux que nous avons sont les bons et sont utiles », a-t-il assuré en soulignant le « rôle très important » joué par le Qatar dans la libération des deux otages américaines, Judith et Natalie Raanan.
« Ces discussions nous maintiennent dans l’espoir que nous pourrons trouver des solutions pour sortir le maximum d’otages », a-t-il insisté.
La mère et sa fille, toutes deux enlevées le 7 octobre, ont été libérées vendredi par le Hamas après une médiation du Qatar, une première « lueur d’espoir » pour les quelque 200 otages toujours retenus à Gaza, au 14e jour de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien.
Côté français, « nous avons au total sept disparus. La jeune Mia Shem est la seule dont le statut d’otage est confirmé », a relevé le président lors d’un briefing téléphonique avec des journalistes, en référence à la Franco-israélienne dont une vidéo a été diffusée lundi par le Hamas.
« Pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude », a-t-il ajouté, en évoquant des « éléments recoupés avec les services et les autorités israéliennes ».
Il s’est dit néanmoins « inquiet pour plusieurs d’entre eux car le bilan des victimes françaises n’a cessé de croître ces derniers jours » – 30 à l’heure de ces lignes. Des disparus sont régulièrement identifiés parmi les corps des 1 400 victimes retrouvées après l’attaque barbare du Hamas contre Israël.
La France fait passer « très directement » des messages de modération et de désescalade au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah afin de le dissuader d’entrer dans le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, a également déclaré vendredi le président français.
« Nous avons passé très directement par le biais de notre ambassadeur et de nos services des messages au Hezbollah. Nous les avons aussi passés aux autorités libanaises », a-t-il dit. « Il y a eu des tirs de roquettes mais il n’y a pas eu une escalade aujourd’hui en la matière. Mais nous restons très prudents. Nous relayons ces messages de modération quotidiennement », a-t-il ajouté.
Soutenu par l’Iran, le Hezbollah dispose d’une force de frappe militaire très importante.
Selon l’armée israélienne, les échanges de tirs se sont multipliés vendredi dans la zone frontalière entre Israël et le Liban sous très haute tension depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre. L’évacuation de la ville de Kyriat Shmona a été annoncée.
« Il y a une situation de tension qui de toutes façons est extrêmement préoccupante et fait courir un grand risque à toute la région. On avertit chacun, on fait tout pour éviter l’escalade mais la situation sécuritaire demeure par définition instable car elle est à un niveau de tension et de pression très élevée », a estimé Macron.
Le président français a par ailleurs indiqué vendredi qu’il n’excluait pas un déplacement au Proche-Orient « dans les prochains jours, les toutes prochaines semaines », s’il parvenait à « obtenir des choses utiles » dans le cadre d’un voyage.
Ce déplacement « sera dépendant des échanges que j’aurai dans les prochaines heures, les prochains jours avec tous les dirigeants de la région », a-t-il précisé.
Il a ajouté que la France allait, en outre, envoyer « une aide humanitaire d’urgence » dans « les plus brefs délais », notamment « en médicaments », en direction de l’Égypte et à destination de Gaza.
La France veut « pouvoir accompagner les efforts qui sont faits par l’Égypte, soutenus par les États-Unis, grâce à l’ouverture de Rafah », le poste frontière à partir duquel les Gazaouis attendent désespérément l’arrivée de premiers convois d’aide internationale.
« Nous avons décidé d’augmenter de 10 millions d’euros l’aide humanitaire que nous apportons aux Palestiniens », a rappelé Macron. Celle-ci s’élevait à 95 millions d’euros l’an passé.