Israël en guerre - Jour 497

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Emmanuel Macron a rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah ce mercredi soir

Le président français est l'un des rares leaders invités en Israël à s'être rendu au siège de l'Autorité palestinienne ; Abbas espère que la France reconnaîtra un Etat palestinien

Le président français Emmanuel Macron (g), serre la main du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à son siège à Ramallah, en Cisjordanie, le 22 janvier 2020. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (g), serre la main du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à son siège à Ramallah, en Cisjordanie, le 22 janvier 2020. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)

La rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le dirigeant de l’Autorité palestinienne a eu lieu ce mercredi soir, à 22h, après le dîner organisé par la résidence présidentielle israélienne à l’occasion du 5e Forum mondial de la Shoah.

Macron devait au départ rencontrer Abbas à 18H – un rendez-vous qui a dû être décalé suite à la visite – plus longue que prévue – du président français dans la Vieille ville de Jérusalem.

Les deux responsables ont échangé au sujet du processus de paix israélo-palestinien et des questions régionales. Ils ne se sont pas adressés aux journalistes présents au siège de l’Autorité palestinienne.

Selon le média palestinien officiel Wafa, Mahmoud Abbas a exprimé le souhait que la France reconnaisse l’existence d’un État palestinien. « Nous souhaitons que les États européens – qui croient en la solution à deux États – et la France reconnaissent l’État de Palestine le long des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale », a déclaré Abbas à son homologue français, selon Wafa.

Alors que plusieurs pays de l’UE ont reconnu l’État palestinien, la majorité de ses membres, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, ne l’ont pas fait.

Les responsables israéliens soutiennent depuis longtemps que la reconnaissance de l’État palestinien avant la conclusion d’un accord de paix durcirait les positions de négociation palestiniennes, rendant plus difficile la conclusion d’un accord.

Abbas a déclaré à Macron qu’il pensait que la reconnaissance de la Palestine serait « un véritable moyen de sauver la solution à deux États soutenue par la France et l’Europe et donnerait à notre peuple l’espoir qu’il est possible de parvenir à la paix et à la stabilité », a rapporté Wafa.

Pour sa part, Macron a déclaré à Abbas que Paris soutenait un processus de paix entre Israël et les Palestiniens basé sur la solution à deux Etats, selon Wafa. La grande majorité de la communauté internationale soutient la solution à deux États – les États-Unis se sont néanmoins abstenus de soutenir cette idée ces dernières années.

Abbas a également soulevé la question des élections palestiniennes, affirmant que les Palestiniens aimeraient voir « les Français et les Européens faire pression sur le gouvernement israélien afin de permettre à notre peuple de Jérusalem de participer » aux élections législatives et présidentielles palestiniennes.

Les Palestiniens ont déclaré qu’Israël avait ignoré une lettre demandant la permission d’organiser des élections à Jérusalem-Est. Israël considère que l’intégralité de la ville de Jérusalem fait partie de son territoire souverain, mais les accords signés entre l’État juif et l’Organisation de libération de la Palestine mettent en avant la possibilité de la tenue d’élections de l’AP dans la moitié est de la ville.

L’écrasante majorité des Palestiniens de Jérusalem-Est ne peuvent voter aux élections nationales en Israël étant donné que la loi israélienne autorise uniquement ses citoyens à voter. Les Palestiniens de Jérusalem-Est ne détiennent généralement pas la citoyenneté israélienne, mais plutôt la résidence permanente.

L’AP n’a pas organisé d’élections parlementaires ou présidentielles depuis 2006, et Abbas a averti qu’il n’y aurait de nouvelles élections uniquement si les Palestiniens de Jérusalem-Est pouvaient voter. Certains analystes ont fait valoir qu’Abbas se servait de la question du vote palestinien à Jérusalem-Est comme prétexte afin d’éviter les élections.

Plus tôt ce mercredi, Macron avait déclaré aux côtés de son homologue israélien Reuven Rivlin « qu’il ne s’agit pas pour la France aujourd’hui d’arriver avec une proposition sur la table ; j’ai compris que d’autres en avaient, parfois attendues depuis longtemps. Quelque processus de paix que ce soit n’est possible que si les parties en présence veulent bâtir la paix alors la France aidera et dans le rôle qui doit être le sien et sera le sien. »

Lors de son allocution, le président israélien a salué les efforts français pour juguler l’antisémitisme dont l’adoption difficile d’une résolution non contraignante y intégrant l’anti-sionisme.

En matinée, Emmanuel Macron s’était également entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Lors de sa visite de la Vieille ville de Jérusalem, le président français s’est rendu à l’église Sainte-Anne, au Mur occidental, à l’église du Saint-Sépulcre et à la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple, le site le plus saint du judaïsme et le troisième lieu saint de l’islam.

Une altercation verbale entre le président français et la sécurité israélienne à l’église Sainte-Anne a rappelé l’épisode de 1996 avec Jacques Chirac dans le même quartier. « La sécurité française est assurée à l’intérieur (…) ça a toujours été comme ça sous le contrôle de notre consul général », a-t-il dit, selon des images du Figaro, avant de conclure sèchement : « Ne faites pas de choses qui sont de la provocation, je suis président de la République française, c’est moi qui sait. » « Tout le monde sort », a lancé Emmanuel Macron, avant de hausser le ton en anglais, devant un policier israélien : « I don’t like what you did in front of me » (Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi »). « Nous avons fait une magnifique marche (…) mais s’il vous plaît, respectez les règles établies depuis des siècles (…) C’est la France ici, et tout le monde connaît la règle. »

L’altercation a suscité de nombreuses réactions en Israël et sur les réseaux sociaux – beaucoup n’ayant pas compris la réaction de Macron alors que certains y ont vu une façon de se faire bien voir par les Palestiniens.

Paris avait par ailleurs fustigé la semaine dernière la « politique du fait accompli » du gouvernement israélien qui a intensifié ces dernières années le développement à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, où vivent actuellement 600 000 Israéliens auprès d’environ trois millions de Palestiniens.

Invité avec une quarantaine de dirigeants mondiaux pour célébrer ce jeudi le 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz, Macron a aussi discuté de l’Iran avec les dirigeants israéliens, sujet de tensions après la mort dans un raid américain à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani.

Le puissant général iranien Qassem Soleimani était « un véritable agitateur » mais son assassinat par les Américains en Irak n’était « pas une bonne idée », car il a contribué à déstabiliser un peu plus ce pays, a estimé de son côté mercredi le chef d’état-major français.

« Soleimani n’était pas un saint, c’était très évidemment un véritable agitateur et un élément de déstabilisation très efficace des Iraniens », mais « aller tuer Soleimani sur le terrain irakien me semble ne pas avoir été une bonne idée », a déclaré le général François Lecointre lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense (AJD).

François Lecointre, chef d’état-major des Armées, au Mali en 2013. (Crédit : Wikimédia CC BY-SA 3.0)

« Cela affaiblit la position de l’Irak et très clairement, la volonté de la coalition (internationale anti-État islamique, ndlr), des Occidentaux, c’est de consolider l’Irak, c’est de l’aider à se reconstruire comme un État stable et souverain dans la région », a-t-il fait valoir.

Au Moyen-Orient, la France compte un millier de militaires au sein de l’opération Chammal, volet français de l’opération internationale anti-EI menée en Irak et en Syrie.

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