Mahmoud Zahar : « Pour libérer toute la Palestine »
Des chefs du Hamas et du Jihad islamique qui ne s'étaient pas montrés depuis le 8 juillet prononcent des discours imprégnés de "victoire de la résistance"

Plusieurs dirigeants du Hamas, le mouvement terroriste qui contrôle la bande de Gaza, et du groupe terroriste du Jihad islamique, sont apparus mardi soir en public, pour la première fois depuis le début de la guerre avec Israël, il y a 50 jours.
Israéliens et Palestiniens ont conclu un accord de cessez-le-feu entré en vigueur mardi soir.
Les dirigeants des deux groupes terroristes islamistes, qui ont infligé à l’armée israélienne ses plus lourdes pertes depuis 2006, n’étaient pas apparus durant cette guerre.
Le chef des puissantes Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, a réchappé au premier raid selon son mouvement – sans donner de preuve de vie – tandis que trois de ses lieutenants ont été tués dans l’autre. La femme et deux des enfants de Mohammed Deif sont morts dans la frappe qui le ciblait. La mère de la défunte a aussitôt proposé au « veuf présumé » l’une de ses autres filles encore vivantes.
Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza et Mohamed al-Hindi, un des leaders du Jihad islamique, ont prononcé un discours devant des milliers de Palestiniens réunis dans le quartier de Rimal, dans l’ouest de la ville de Gaza.
« Nous allons construire notre port et notre aéroport », a promis Zahar à la foule, alors que son mouvement a déjà revendiqué la « victoire » après cette guerre, la troisième en six ans à Gaza.
L’une des exigences des négociateurs palestiniens était la réouverture de l’aéroport de Gaza et la possibilité de réutiliser le port.
Ces points épineux « devront être discutés durant les négociations » prévues sous un mois, selon la proposition du médiateur égyptien.
« Celui qui attaquera notre port, nous attaquerons son port et celui qui attaquera notre aéroport, nous attaquerons de nouveau son aéroport », a toutefois promis M. Zahar, faisant référence aux tirs de roquettes du Hamas sur l’aéroport de Tel Aviv, qui ont provoqué des annulations de vols et une brève fermeture du terminal aéroportuaire durant le conflit.
Il a ensuite assuré que se poursuivrait à Gaza « l’armement et le développement des capacités de la résistance ». « L’avenir est à nous, pas à l’occupant » israélien, a encore lancé M. Zahar, promettant de « reconstruire toutes les maisons » détruites durant la guerre – grâce à l’aide internationale et des donateurs.
Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 475 000 Gazaouis ont été déplacés, tandis que près de 55 000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes, dont au moins 17 200 totalement ou quasi-totalement détruites.
« Nous voulons renforcer notre union avec le Jihad islamique et tous les mouvements de la résistance pour libérer toute la Palestine », a encore ajouté M. Zahar, alors que pour la première fois pour ces négociations indirectes avec les Israéliens, les Palestiniens ont envoyé au Caire une délégation représentant le Hamas, le Jihad islamique et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l’Autorité palestinienne.
Depuis l’accord de réconciliation entre le Hamas –qui avait pris le pouvoir par la force à Gaza en 2007 après avoir été privé de sa victoire aux législatives– et l’OLP, les Palestiniens se sont dotés d’un gouvernement d’union nationale composé de figures indépendantes qui a remplacé les directions rivales de Ramallah et de Gaza – mais qui n’a pris aucune décision durant le conflit.
De son côté, le vice-président du Parlement, Ahmed Bahr, dirigeant du Hamas, a ajouté : « nous célébrons aujourd’hui la fête de la victoire sur l’occupant dans cette épopée légendaire (…) qui dure depuis plus de soixante ans » et la création de l’Etat hébreu en 1948.