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Maroc : le gouvernement renforce sa législation antiterrorisme

Plus d'un millier de Marocains combattent ou ont combattu ces derniers mois en Syrie et en Irak

Le roi Mohammed VI (Crédit : domaine public/US State Department/Wikimedia commons)
Le roi Mohammed VI (Crédit : domaine public/US State Department/Wikimedia commons)

Le gouvernement marocain a renforcé la législation antiterroriste du royaume en adoptant jeudi un projet de loi sur la lutte contre le djihadisme en Syrie et en Irak, notamment dans les rangs de l’organisation Etat islamique (EI), a annoncé le ministre de la Justice, Mustafa Ramid.

« Le projet de loi a été adopté en conseil de gouvernement dans le but de protéger nos jeunes, de les empêcher de se rendre dans des zones de guerre », a dit Ramid, à l’issue de cette réunion hebdomadaire.

« Toute personne qui cherche à rejoindre ces zones dangereuses sera poursuivie », a-t-il souligné.

Selon Rabat, plus d’un millier de Marocains combattent ou ont combattu ces derniers mois en Syrie et en Irak, et ce chiffre atteint même près de 3 000 en incluant les binationaux.

Alors que la législation antiterroriste du Maroc remonte au lendemain des attentats de Casablanca, en 2003, le projet de loi vise à « adapter l’arsenal juridique marocain à la nouvelle donne », selon le quotidien Aujourd’hui Le Maroc.

Il comprend un nouvel article du code pénal prévoyant des poursuites contre quiconque « se rallie ou tente de se rallier individuellement ou collectivement (…) à des entités, organisations, bandes ou groupes terroristes », « même si les actes terroristes ne visent pas à porter préjudice au Maroc ou à ses intérêts ».

Le fait de prodiguer ou de recevoir une formation en vue de « commettre un acte de terrorisme » est aussi ciblé.

Un amendement au code de procédure pénale permet, lui, « de poursuivre également les terroristes étrangers » présents sur le sol marocain.

Les peines encourues sont de cinq à 15 ans de prison, avec des amendes allant de 4 500 à 500 000 euros, voire davantage dans le cas d’une « personne morale », selon la presse.

Outre ces mesures, le quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum, citant des sources sécuritaires, a affirmé jeudi que le Maroc avait demandé à la Turquie d’imposer des visas pour les ressortissants du royaume arrivant dans ce pays frontalier de la Syrie.

Interrogé par la presse, le ministre et porte-parole Mustapha Khalfi n’a toutefois pas confirmé, faisant valoir que ce sujet n’avait « pas été discuté » en conseil de gouvernement.

Le Maroc a annoncé le démantèlement de plusieurs « cellules terroristes » au cours des derniers mois. Il dit craindre que des djihadistes marocains profitent de « l’expérience » acquise à l’étranger pour commettre des attentats dans leur pays.

A ce jour, « plus de 200 Marocains » ayant rejoint l’EI ont été arrêtés à leur retour au royaume, selon M. Ramid.

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