Massada ravit avec son nouveau spectacle son et lumière
La bande son de la "performance culturelle" de 50 minutes est l'œuvre de Shlomo Gronich et sera interprétée par des artistes locaux, dont Harel Skaat et Liraz Charhi

Mardi soir, l’Autorité israélienne de la nature et des parcs a dévoilé un nouveau spectacle nocturne audiovisuel au Parc national de Massada, venant remplacer le spectacle de son et lumière au site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 30 années.
Le projet revitalisé, titré « Du crépuscule à l’aube, » raconte l’histoire de Massada et son invasion par les soldats romains, qui se sont accaparés la forteresse vieille de 2 000 ans en construisant une immense rampe d’assaut. Son histoire est aujourd’hui narrée au moyen de technologies avancées dans le but d’attirer un public plus jeune dans le parc.
« Le précédent était trop vieux pour les nouvelles générations, » a confié le Directeur de l’Autorité de la nature Shaul Goldstein lors d’une interview accordée pendant la réception organisée quelques minutes avant la première du spectacle. « Nous avons décidé qu’il fallait quelque chose de plus précis en attirant pour la jeune génération.”
Massada est le parc national le plus populaire d’Israël et accueille un million de visiteurs du monde entier chaque année. Ce nouveau projet, qui a nécessité trois années de conception et 10 millions de shekels (environ 2 millions d’euros) en tout, a pour but de maintenir l’intérêt du public pour le site historique.

Shaul Goldstein s’est dit « immensément fier » du résultat final, diffusé en vidéo 4K et faisant appel à des illuminations avancées et des cartes vidéo — une nouvelle technologie utilisée pour la première fois dans le spectacle — le tout projeté sur les falaises de 458 mètres du mont Massada.
« C’est immense et ça sert d’écran, » s’est-il exclamé en se retournant vers le flan occidental de Massada. « Je pense que cette combinaison de technologies donne au final à l’histoire une vraie authenticité. »
Quelques instants plus tard, l’un des producteurs du spectacle vient serrer la main de Shaul Goldstein et le féliciter pour le succès de la soirée.
« Ce sont les vraies forces créatives derrière tout ça, » a noté Shaul Goldstein. Il décrit comment l’entreprise chargée de créer le nouveau spectacle, Breeze Creative, a remporté le concours organisé trois ans plus tôt. Ils ont été choisis, nous dit-il, non seulement pour leurs compétences technologiques et la connexion qu’ils ont ressentie avec l’histoire de la montagne, mais également pour leur engagement à livrer le projet à temps.
« Ils sont très précis, » dit-il. « Certains d’entre eux sont d’anciens soldats de l’armée de l’air israélienne, ils ont donc beaucoup de talent, mais sont également très pragmatiques. »

La représentation de 50 minutes, que Shaul Goldstein préfère qualifier de « performance culturelle » plutôt que simplement de spectacle audiovisuel, est mise en musique par Shlomo Gronich et interprétée par des artistes locaux, dont Harel Skaat et Liraz Charhi.
À l’image de la version précédente, la nouvelle raconte l’histoire largement acceptée (et entièrement appuyée par l’archéologie) des 967 héros juifs, sauf cinq, qui habitaient la forteresse de Massada et ont décidé de mourir en hommes libres plutôt que d’être réduits en esclavage par les forces romaines de l’empereur Vespasien.
Pour Shaul Goldstein, retranscrire cette histoire à part d’une façon nouvelle sans que ses effets spéciaux n’effacent ses valeurs uniques fut l’un des défis de la production.
« Massada constitue la représentation la plus profonde de valeurs essentielles, je pense que nous sommes parvenus à retranscrire cela, » estime-t-il.

Le spectacle a reçu un accueil chaleureux, de la part d’un public principalement composé de personnalités des médias et du tourisme.
« J’ai trouvé ça merveilleux, » a confié Doris Hiffawi, qui dirige une petite chambre d’hôtes et propose des récits historiques et culturels aux touristes chez elle à Jaffa. Elle ne s’était pas rendue à Massada depuis un voyage scolaire en primaire, elle n’a donc pas pu faire de comparaison avec le spectacle antérieur.
Bien que la plupart des spectateurs aient semblé se réjouir du dernier tableau de la soirée, d’autres ont regretté la version précédente, plus « authentique » à leurs yeux.
Ravik Zerem, un guide touristique fort de plus de trente ans d’expérience, a rempli la grande partie de la mémoire de 1 To de son téléphone d’informations sur le site archéologique — dont l’intégralité de la mini-série « Massada » de 1981 avec Peter O’Toole. Bien qu’il ait été impressionné par les technologies avancées employées, il a trouvé qu’il manquait quelque chose du spectacle créé il y a plus de 30 ans.
« Il y avait quelque chose de plus authentique dans l’ancien. Il parlait plus de l’histoire du mont, » a-t-il jugé. Mais oui, il compte quand même y amener des groupes de touristes malgré ses préférences personnelles.
« C’était très bien. Et ça plaira aux jeunes, » conclut Ravik Zerem.