Mélenchon défend deux syndicalistes CGT interpellés pour « apologie du terrorisme »
"L'apologie du terrorisme c'est le soutien inconditionnel du gouvernement aux crimes de guerre à Gaza", a réagi le chef de LFI
Deux syndicalistes de la CGT ont été arrêtés vendredi dans le nord de la France pour « apologie du terrorisme », en raison d’un tract controversé de soutien aux Palestiniens, une arrestation ayant suscité l’indignation de personnalités politiques à gauche, qui dénoncent un « régime autoritaire ».
Les gardes à vue du secrétaire départemental Jean-Paul Delescaut ainsi qu’une salariée, qui ont duré toute la matinée, ont été levées en début d’après-midi.
L’enquête « se poursuit », a indiqué le parquet de Lille (nord) à l’AFP, sans autre précision. La CGT, fondé en 1895, est un des plus importants syndicats en France.
Selon une source proche du dossier, les deux arrestations font suite à un tract appelant à une manifestation de soutien aux Palestiniens à Lille, diffusé par la CGT le 10 octobre, trois jours après l’attaque sanglante du Hamas contre Israël.
Les policiers « considèrent que le tract a une forme d’apologie au terrorisme et d’appel à la haine », a expliqué l’avocat des gardés à vue, Me Ioannis Kappopoulos.
Une phrase est particulièrement mise en cause: « les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre, ndlr) elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. »
« On a rappelé (…) que l’organisation CGT n’était pas liée au terrorisme, qu’elle n’était pas pour le terrorisme et qu’elle était là pour représenter les travailleurs partout dans le monde », a déclaré à sa sortie du commissariat le secrétaire départemental CGT, Jean-Paul Delescaut, dénonçant « un tribunal politique ».
Le préfet du Nord, Georges-François Leclerc, s’était notamment basé sur ce tract pour interdire des manifestations pro-palestiniennes.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dénoncé « une interpellation scandaleuse ».
« Rien ne nécessitait une garde à vue et un tel emploi de la force (…) comme si c’étaient des terroristes », a-t-elle ajouté. « Nous sommes très inquiets du glissement et de la dérive en matière de liberté d’expression, et de libertés tout court. »
« ‘Apologie du terrorisme’ qui peut le croire ? L’apologie du terrorisme c’est le soutien inconditionnel du gouvernement aux crimes de guerre à Gaza », a réagi sur X (anciennement Twitter) le chef de file de la France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, regrettant un « régime autoritaire de type nouveau ».