Merkel : la situation à Afrine est « inacceptable »
La chancelière allemande a aussi condamné une nouvelle fois les "épouvantables" pilonnages syriens sur la Ghouta orientale, avec l'aide de la Russie
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé mercredi « inacceptable » que des milliers de civils souffrent des combats à Afrine, enclave kurde en Syrie dont la Turquie a pris le contrôle après une offensive controversée.
« Indépendamment des intérêts sécuritaires justifiés de la Turquie, c’est inacceptable ce qu’il se passe à Afrine où des milliers et des milliers de civils sont réprimés, meurent ou sont forcés de fuir », a dit la chancelière dans son discours de politique générale devant les députés.
Elle a « condamné de la manière la plus ferme » la situation dans cette zone kurde dont la Turquie a pris le contrôle dimanche, près de deux mois après le début de l’offensive.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), quelque 250 000 civils ont fui les violences à Afrine et des dizaines d’autres ont été tués, ainsi qu’environ 1 500 combattants kurdes.
La quasi-totalité de la classe politique allemande, y compris des personnalités influentes de parti conservateur de Mme Merkel, avait condamné les agissements turcs, un allié clé au sein de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Merkel a aussi condamné une nouvelle fois les « épouvantables » pilonnages syriens sur la Ghouta orientale, avec l’aide de la Russie.
La communauté kurde d’Allemagne a critiqué ces derniers jours le gouvernement allemand mais aussi l’Europe pour son absence de réactions faces aux exactions présumées commises par le Turquie à Afrine.
L’Allemagne, qui abrite quelque 3 millions de Turcs ou personnes d’origine turque, entretient des relations compliquées avec la Turquie, les deux pays ayant multiplié les crises et les disputes depuis près de deux ans.
Elle craint aussi une importation sur le territoire allemand du conflit turco-kurde.
Depuis le début de l’année, une trentaine d’établissements, notamment religieux, de la communauté turque ont été vandalisés ou incendiés. La police soupçonne des attaques de groupuscules kurdes mais aussi de l’extrême droite.
En représailles, Ankara a convoqué mi-mars l’ambassadeur allemand pour lui transmettre des « avertissements nécessaires ».