Israël en guerre - Jour 370

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Moody’s explique le risque de détérioration de la notation d’Israël après une première baisse

L'agence de notation s'inquiète de la forte incertitude concernant la sécurité à long-terme d'Israël et de l'impact des politiques gouvernementales et des décisions politiques sur les perspectives de croissance

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Un panneau de l'agence de crédit Moody's, à New York, le 13 août 2010. (Crédit : Mark Lennihan/AP)
Un panneau de l'agence de crédit Moody's, à New York, le 13 août 2010. (Crédit : Mark Lennihan/AP)

Moody’s Investors Service a fait savoir, lundi, que les principaux éléments qui ont été à l’origine de sa décision d’abaisser de deux crans la note de crédit d’Israël sont les risques géopolitiques et politiques intérieurs élevés, évoquant également les inquiétudes liées à l’impact à long-terme d’une guerre longue sur l’économie et sur les finances publiques du pays.

Moody’s a abaissé vendredi la note de crédit d’Israël – c’était la deuxième fois, cette année – au moment même où l’armée effectuait à Beyrouth une frappe majeure qui a tué le chef du groupe terroriste du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Moody’s a fait son annonce peu après, faisant état d’une décision qui avait d’ores et déjà été prise.

S’adressant aux investisseurs après cet abaissement de la notation d’Israël, vendredi, Moody’s a reconnu que le Hezbollah avait été affaibli ces derniers jours, dans le sillage de « grands succès militaires ». L’agence a néanmoins établi qu’elle était toujours très préoccupée au sujet de l’absence de véritable stratégie de sortie de crise, dans ce contexte de guerre, qui permettrait d’apporter un certain degré de certitude et de sécurité à Israël à l’avenir – deux facteurs essentiels, selon elle, pour les investissements dans le pays.

De plus, Moody’s a critiqué les choix politiques qui ont pu être faits par le gouvernement israélien – des choix qui renforcent le risque de restrictions et autres sanctions, qu’elles soient officielles ou officieuses, et le risque de perdre le soutien des diplomates, à l’international.

En ce qui concerne les risques politiques intérieurs, Moody’s a déploré la poursuite, de la part du gouvernement, de politiques aggravant les tensions sociales déjà fortes dans le pays – citant en exemple les violences des partisans du mouvement pro-implantation en Cisjordanie, des violences qui sont considérées par les services de sécurité comme renforçant les risques pesant sur la sécurité d’Israël. L’agence a aussi fait remarquer les tentatives du ministère de la Justice de mettre à mal l’indépendance du système judiciaire en retardant délibérément d’importantes nominations dans ce secteur.

Alors qu’il lui était demandé si une amélioration de la situation sécuritaire – avec notamment la perspective de l’élimination de la menace posée par Liban, dans le cadre d’une guerre courte – pourrait entraîner une nouvelle hausse de la note d’Israël, Moody’s a indiqué que c’était peu probable, l’agence considérant que les problèmes à long-terme auxquels le pays est confronté ne seront pas rapidement résolus.

Un bâtiment à Safed a été touché par une roquette du Hezbollah le 25 septembre 2024. (Magen David Adom)

Moody’s a expliqué ne pas s’attendre à ce que la notation de l’État juif remonte très vite, citant l’incertitude très forte face aux perspectives d’ordre sécuritaire à long-terme. En plus de ces dernières, l’agence anticipe une croissance qui aura du mal à revenir rapidement à son niveau pré 7-octobre, avant le début de la guerre, parce que les dépenses en matière de Défense seront beaucoup plus élevées et que les finances publiques et l’économie resteront plus faibles que cela avait pu être prévu initialement.

En ce qui concerne les finances de l’État et leur gestion, Moody’s a fait part de son scepticisme face à la volonté des partenaires qui forment actuellement la coalition gouvernementale de consentir, de manière responsable, au resserrement budgétaire qui serait nécessaire pour financer et pour compenser les coûts de la guerre en cours pendant l’année à venir. Moody’s a critiqué le gouvernement qui a à nouveau relevé le plafond des dépenses pour le budget de l’État 2024 au lieu de compenser les fonds nécessaires par des réductions de dépenses ailleurs, ce qui aurait permis de respecter le plafond fixé – c’est ce qu’avaient préconisé les officiels du ministère des Finances.

Parmi les facteurs susceptibles d’entraîner une nouvelle dégradation de la note de crédit du pays, Moody’s a mentionné une éventuelle escalade plus importante du conflit opposant Israël à l’Iran, ou un impact plus grave sur l’économie ou les finances publiques.

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