Nasrallah : des “amis des Etats-Unis” ont créé l’EI
Le chef du Hezbollah affirme que la montée du groupe terroriste sunnite est “la chose la plus terrible qui se soit produite à notre époque”
Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé dimanche que l’Occident était responsable de la création du groupe terroriste Etat islamique (EI), en raison d’un effort destiné à nuire à l’islam.
Lors d’un sermon, le chef du groupe terroriste chiite a affirmé que les Etats-Unis, via l’Arabie saoudite et « d’autres pays travaillant en leur nom », ont financé les activités de l’EI, « l’ont aidé, renforcé et lui ont facilité la vie ».
Le dirigeant terroriste a ajouté que « l’Etat islamique et ceux qui le soutiennent, avec leur argent et leur soutien, devraient répondre des choses horribles qu’il a faites. Ce sont les choses les plus terribles qui se sont produites à notre époque. »
Nasrallah a fustigé l’insurrection contre le président syrien Bashar el-Assad, qui est selon lui une façade conçue pour affaiblir les accès régionaux de l’Iran et opérer « des changements sur la carte ». Il a promis de rester dans le pays jusqu’à pouvoir « battre le projet apostat ».
Nasrallah a déclaré que la rébellion syrienne ne portait « pas sur la chute du régime, mais sur la visée d’un axe de résistance », une référence à l’alliance Iran – Syrie – Hezbollah. Assad, dont le courant alaouite provient de l’islam chiite, fournit depuis longtemps un passage aux armes iraniennes à destination du groupe terroriste chiite libanais. Des milliers de combattants du Hezbollah sont sur le terrain en Syrie pour défendre le gouvernement d’Assad, et des conseillers de la puissante Garde révolutionnaire iranienne occupent des postes de conseil.
Syrie : reprise des combats à Alep après une trêve sans résultats
Les affrontements ont repris à Alep entre les forces du régime syrien et les rebelles, au lendemain de l’expiration d’une trêve décrétée par la Russie qui n’a pas permis d’évacuer de blessés des quartiers assiégés.
De nouvelles frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé dimanche plusieurs quartiers tenus par les rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), après trois jours d’une « pause humanitaire » entrée en vigueur jeudi et terminée samedi soir.
Dimanche soir, au moins trois civils, dont une femme et un enfant, ont été tués et plusieurs personnes ont été blessées par des tirs de roquettes visant le quartier rebelle de Marjé, selon l’OSDH.
Dans la matinée, des tirs d’obus ont également visé des quartiers tenus par le régime, selon la même source.
L’ancienne capitale économique de la Syrie est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par les rebelles.
Le régime du président Bachar al-Assad et son allié russe ont lancé le 22 septembre une offensive pour reprendre les secteurs contrôlés par les rebelles, s’attirant des accusations de « crimes de guerre » face à l’intensité des frappes, qui ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés selon l’ONU.
La trêve devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers est où vivent quelque 250.000 personnes.
Mais malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l’armée russe durant la trêve sont restés déserts. Au final, seul huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle.
‘Arrêter ce massacre’
Les autorités russes et les médias d’Etat syriens ont accusé les rebelles d’empêcher toute sortie des quartiers qu’ils contrôlent et d’utiliser les civils comme « boucliers humains ».
L’ONU comptait profiter de la trêve pour évacuer les premiers blessés vendredi mais avait annulé ses opérations, faute de conditions de sécurité suffisantes. Quelque 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence les quartiers rebelles d’Alep.
Les forces du régime ont conquis dimanche de nouveaux territoires dans la périphérie sud d’Alep qui leur permettent de viser des quartiers rebelles, selon l’OSDH.
Au moins 20 combattants ont été tués dans ces combats, principalement du front Fateh al-Cham, (anciennement Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda), selon l’OSDH.
Arrivé dimanche à Gaziantep, dans le sud de la Turquie, où il devait visiter un camp de réfugiés, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a regretté la reprise des combats.
« Si on veut que les Syriens réfugiés puissent un jour revenir dans leur pays, alors il faut tout faire pour arrêter ce massacre et reprendre le processus de négociations », a-t-il dit.
Ailleurs en Syrie, au moins deux personnes ont été blessées dimanche dans l’explosion d’une bombe fixée à une moto à Hassaké (nord-est), selon l’OSDH.
L’attentat est survenu dans un quartier contrôlé par les forces kurdes et régulièrement visé par de telles attaques, généralement revendiquées par les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI).
En visite en Irak, le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter, a évoqué le lancement d’une opération d’isolement de l’EI dans son bastion syrien de Raqa, simultanément à la bataille en cours pour reprendre aux jihadistes la grande ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak.
Dimanche, la Maison Blanche a par ailleurs condamné le recours aux armes chimiques en Syrie, dénonçant le « mépris » du régime syrien pour les règles internationales sur leur interdiction.
Vendredi, un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité de l’ONU a conclu que l’armée syrienne avait mené une attaque à l’arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d’Idleb (nord-ouest) contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.
Sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime syrien et une à l’EI.
L’AFP a contribué à cet article.