Nasrallah : Le Hezbollah « gagnerait assurément » une guerre contre Israël
Le chef terroriste a expliqué qu'Israël était responsable des frappes aériennes de jeudi soir en Syrie et qui auraient touché des cibles appartenant au groupe libanais
Le Hezbollah ne cherche pas la guerre avec Israël mais « gagnerait assurément » si un conflit devait éclater, a déclaré vendredi le chef du groupe terroriste Hassan Nasrallah, vingt-quatre heures après que des informations ont émergé, et selon lesquelles l’Etat juif avait bombardé des cibles militaires du Hezbollah en Syrie.
Nasrallah s’est exprimé pour marquer le 18ème anniversaire depuis le retrait des forces israéliennes du sud-Liban.
Le leader a indiqué ne pas craindre une guerre contre l’Etat juif. « Les menaces et les tactiques n’ont aucun effet sur nous », a-t-il dit.
Il a évoqué les avancées du groupe depuis le retrait de 2000. « Les armes que le Hezbollah avait en sa possession avant le retrait d’Israël étaient mineures, incomparables à celles qu’il détient aujourd’hui ».
Nasrallah a attribué à l’Etat juif la responsabilité de l’attaque nocturne menée jeudi soir contre un aéroport militaire dans l’ouest de la Syrie. Il n’a pas confirmé que les cibles de l’attaque aient été des dépôts de munitions appartenant au Hezbollah.
« L’ennemi est toujours dans nos cieux », a-t-il noté. « Hier, depuis l’espace aérien libanais, il a frappé en Syrie ».
Nasrallah a également évoqué les récents efforts américains visant à imposer des sanctions plus dures contre les fonds du groupe.
« L’objectif est d’assécher les fonds pour la résistance », a-t-il déclaré.
« Certains de nos financements pourraient être touchés mais je le dis à l’Amérique, à l’ennemi israélien et à leurs agents : Vous avez mal compris la résistance et ceux qui pratiquent la résistance… Ils pensent que nous sommes des mercenaires iraniens, qu’ils stopperont nos financements et que nous cesserons d’opérer ».
Cela fait des décennies que les Etats-Unis imposent des sanctions au groupe. Toutefois, une nouvelle série de restrictions adoptée la semaine dernière semble plus déterminée à cibler les hauts responsables du groupe ainsi que les hommes d’affaires et les entreprises qui, selon Washington, financent l’organisation lourdement impliquée dans la guerre qui ravage la Syrie depuis sept ans, en offrant un fort appui militaire aux forces du président Bashar el-Assad.
Jeudi soir, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, basé au Royaume-Uni, a déclaré que les frappes qui ont touché l’aéroport militaire de Dabaa avaient été probablement effectuées par Israël.
L’armée israélienne s’est pour sa part refusée à commenter l’attaque.
La base aérienne de Dabaa, également connue sous le nom de base al-Qusair, et la zone avoisinante sont connues pour être des bastions du Hezbollah et des milices appuyées par l’Iran. Elle aurait également été frappée par Israël lors d’échauffourées contre les forces syriennes et iraniennes le 10 mai.
Une source militaire syrienne a expliqué à l’agence de presse d’Etat que l’attaque au missile avait été interceptée. C’est une affirmation commune de la part de SANA, notamment dans des cas où ce média devait reconnaître plus tard que les frappes avaient atteint leurs cibles.
Jeudi en début de soirée, les médias libanais avaient fait savoir que des avions-chasseurs israéliens avaient traversé l’espace aérien du pays. Des médias syriens avaient reporté que des missiles de défense antiaérienne de type S-200 avaient été lancés durant l’attaque contre la base aérienne.
Mercredi, un haut responsable de l’armée de l’air israélienne a lancé un sévère avertissement à la Syrie, indiquant que si ses systèmes de défense anti-aérienne tiraient sur les avions israéliens, ils seraient pris pour cible en retour.
« Toutes les batteries qui tirent sur les avions israéliens seront détruites. Toutes les batteries qui ne tirent pas sur nous ne seront pas détruites », a déclaré l’officier supérieur aux journalistes, parlant sous couvert de l’anonymat.
L’attaque aérienne de jeudi soir est survenue deux semaines après une importante escarmouche entre Israël, l’Iran et la Syrie. Le 10 mai, la Force al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran a lancé 32 roquettes sur la ligne défensive avancée d’Israël sur la frontière du plateau du Golan, a indiqué Israël.
Quatre d’entre eux ont été abattus ; les autres n’ont pas atteint le territoire israélien. En réponse, dans les deux heures qui ont suivi, des avions de combat israéliens ont tiré des douzaines de missiles sur des cibles iraniennes en Syrie et détruit un certain nombre de systèmes de défense aérienne syriens.
Depuis des années, Israël mène une campagne contre les intérêts iraniens dans le pays. Cette campagne est apparue clairement au mois de février, se renforçant considérablement, lorsqu’un drone iranien transportant des explosifs est brièvement entré dans l’espace aérien israélien avant d’être abattu. Israël avait alors mené une contre-attaque sur la base aérienne T-4 dans le centre de la Syrie, d’où avait décollé le drone.
Au cours du bombardement aérien, un F-16 israélien avait été abattu par un missile anti-aérien syrien, entraînant le lancement par les forces aériennes israéliennes d’une seconde série de frappes, cette fois-ci contre les défenses aériennes de la Syrie.
Le mois dernier, Israël avait mené une autre attaque contre la base T-4 pour détruire un système anti-aérien avancé récemment livré par l’Iran, tuant au moins sept membres des Gardiens de la Révolution islamique, notamment un haut-responsable.
L’Iran avait immédiatement promis des représailles et les militaires israéliens ont depuis oeuvré à déjouer les projets d’une éventuelle riposte en prenant pour cible des systèmes d’armement iranien en Syrie dans une initiative intitulée « Opération échecs ».
Israël a déclaré de manière répétée que le pays ne permettrait pas à l’Iran de s’enraciner de manière permanente au niveau militaire en Syrie et s’est préparée à passer à l’action contre une telle présence. Ces dernières semaines, les forces aériennes israéliennes ont renforcé leurs efforts pour empêcher des ripostes iraniennes contre Israël suite à une frappe effectuée le 9 avril, selon des responsables.
« Nous ne faisons pas cela parce que nous sommes agressifs mais parce que nous devons toujours défendre de manière active l’Etat d’Israël », a expliqué l’officier. « C’est le seul moyen d’empêcher des mesures offensives de la part de l’Iran ».
En plus de mener des opérations militaires visant à déjouer les efforts iraniens, l’armée a semblé, cette semaine, se tourner vers les menaces publiques – ouvertes ou parfois plus subtiles – proférées par l’Iran et ses alliés.
Mardi, le chef des forces aériennes, Amikam Norkin, a révélé qu’un avion de chasse de type F-35 avait mené des frappes aériennes à au moins deux reprises, ce qui a fait d’Israël le premier pays à utiliser cet avion furtif américain – une allusion aux capacités opérationnelles israéliennes.
Norkin a fait cette annonce près avoir montré la photo d’un avion de chasse volant au-dessus de Beyrouth – que le principal groupe mandataire de l’Iran, le Hezbollah, considère comme son « foyer ».
Mercredi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré qu’Israël « ne laissera pas l’Iran établir des bases militaires en Syrie et ne laissera pas l’Iran développer des armes nucléaires » au cours d’une visite effectuée lors d’une conférence des responsables des armées de l’air étrangères, sur la base de Tel Nof, dans le nord du pays.
« Les forces aériennes israéliennes jouent un rôle crucial dans la mise en oeuvre de cette politique. Elles l’ont fait de manière systématique et efficace depuis plusieurs années », a expliqué Netanyahu.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.
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