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Netanyahu admet avoir reçu 40 000 dollars de Mimran, pas un million d’euros

Le bureau du Premier ministre dément avoir reçu cet argent pour un financement électoral

Arnaud Mimran (à droite) arrive avec son avocat, Jean-Marc Fedida (à gauche), au tribunal de Paris pour son procès dans l'affaire de l'escroquerie à la taxe carbone, le 25 mai 2016. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)
Arnaud Mimran (à droite) arrive avec son avocat, Jean-Marc Fedida (à gauche), au tribunal de Paris pour son procès dans l'affaire de l'escroquerie à la taxe carbone, le 25 mai 2016. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a à nouveau démenti lundi avoir reçu un million d’euros du fraudeur français présumé Arnaud Mimran pour sa campagne électorale, mais a reconnu pour la première fois avoir reçu une somme inférieure du fraudeur français présumé.

« L’affirmation selon laquelle Arnaud Mimran a donné un million d’euros pour la campagne électorale de M. Netanyahu est un mensonge sans fondement. Il n’y a pas eu de donation de Mimran à la compagne électorale de Netanyahu », est-il écrit dans un communiqué du bureau du Premier ministre, un jour après l’annonce du procureur général disant qu’il mènerait une enquête préliminaire sur les donations présumées illicites.

« En août 2001, quand M. Netanyahu était un citoyen ordinaire, Mimran a donné 40 000 dollars au fond pour le service public de M. Netanyahu, qui comprend des apparitions médiatiques et des efforts de hasbara[diplomatie extérieure] à l’étranger au nom de l’Etat d’Israël, et cela a été fait en accord avec la loi », continuait le communiqué.

Pendant son procès en France, Arnaud Mimran a affirmé avoir en 2001, légalement selon lui, fait don d’un million d’euros pour la campagne de Netanyahu. Il a dit l’avoir fait « à titre personnel », sur le « compte personnel » de l’actuel Premier ministre, qui n’occupait pas de fonction officielle à ce moment.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec Avichai Mandelblit, qui était alors secrétaire du cabinet, pendant une réunion du cabinet à Jérusalem, le 20 décembre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) avec Avichai Mandelblit, qui était alors secrétaire du cabinet, pendant une réunion du cabinet à Jérusalem, le 20 décembre 2015. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Mimran est un des principaux prévenus dans un procès qui s’est tenu en mai à Paris pour escroquerie à la taxe carbone. La fraude, chiffrée à 283 millions d’euros, consistait à acheter des quotas d’émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d’investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n’était jamais reversée à l’Etat.

Le bureau du Premier ministre avait auparavant publié un premier communiqué dans lequel il ne mentionnait pas de montant, mais admettait que Mimran avait « contribué à des activités publiques de M. Netanyahu au début des années 2000 ».

Le procureur général Avichai Mandelblit a ordonné l’examen du témoignage de Mimran « aussitôt qu’il a été porté à sa connaissance », a indiqué une porte-parole du ministère de la Justice. Elle a précisé qu’aucune enquête n’était formellement ouverte.

La loi israélienne limite les contributions individuelle à une campagne électorale à 11 480 shekels (2 670 euros).

Dans un communiqué du 5 juin, le bureau du Premier ministre accusait Mimran de commettre une autre fraude en faisant une fausse déclaration au sujet de Netanyahu.

« M. Mimran, qui est jugé pour fraude à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars, essaie de détourner l’attention au moyen d’une autre fraude », était-il écrit dans le communiqué.

A la tête du gouvernement depuis 1996, Netanyahu a quitté le pouvoir en 1999 après avoir été battu par le travailliste Ehud Barak. Il a repris des fonctions officielles en 2002 en devenant ministre des Affaires étrangères dans un gouvernement dirigé par Ariel Sharon.

Dans la même période, il avait perdu des primaires contre Sharon pour la direction du Likud.

L’une des questions essentielles est de savoir à quelle date le Premier ministre a touché l’argent. Des médias israéliens ont fait état de versements en 2009. 2009 était une année d’élections législatives qui ont ramené Netanyahu à la tête du gouvernement.

« Si ces fonds ont été versés en 2009 pour financer sa campagne électorale et qu’il s’agit d’un million d’euros, c’est illégal. La loi limite à 11 480 shekels le montant maximum de la contribution d’une personne privée à un candidat à la députation », disait Moshe Negbi, expert juridique de la radio publique israélienne.

Même si les contributions ont eu lieu alors que Netanyahu n’exerçait aucune fonction publique et ne menait pas campagne, la question se pose de savoir si les sommes ont été déclarées au fisc, a-t-il ajouté.

L’AFP a contribué à cet article.

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