Netanyahu demande la fermeture de l’UNRWA
24h après l'annonce de la découverte d'un tunnel du Hamas sous une école de Gaza, le Premier ministre indique avoir dit à Nikki Haley que le temps était peut-être venu de fermer l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Initiative inhabituelle, le Premier ministre a appelé mercredi à la fermeture de l’UNRWA, l’agence des Nations unies qui gère la question des réfugiés palestiniens, disant qu’il avait vivement recommandé à l’envoyée américaine auprès de l’instance mondiale de réfléchir à demander la fin de ses activités.
Dimanche, vingt-quatre heures après l’annonce de la découverte, le 1er juin, d’un tunnel au-dessous de deux écoles dirigées par l’UNRWA à Gaza, Netanyahu a expliqué avoir dit à Nikki Haley au cours de sa visite en Israël la semaine dernière qu’il était temps de réexaminer la pertinence de l’existence de l’agence.
« Le Hamas utilise des enfants comme boucliers humains. C’est un ennemi contre lequel nous nous battons depuis de nombreuses années et qui commet ici un double crime de guerre : d’un côté, il attaque délibérément des civils innocents, et d’un autre, il se cache derrière des enfants », a déclaré Netanyahu lors de la réunion hebdomadaire de son cabinet à Jérusalem.
Netanyahu, qui est également ministre des Affaires étrangères, a indiqué avoir demandé au directeur général de ce ministère, Yuval Rotem, de porter officiellement plainte devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Samedi, l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon a écrit une lettre de réclamation au président du Conseil de sécurité.
Netanyahu a expliqué que mercredi, il avait dit à Haley – qui visitait Israël pour la première fois – qu’il était temps de « réexaminer l’existence de l’UNRWA ».
Créé en 1949 après la guerre d’Indépendance israélienne, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche Orient gère des écoles et fournit des soins de santé et autres services sociaux aux Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Netanyahu a accusé l’organisation d’incitations à la haine contre d’Israël, tout en ne faisant rien pour aider à résoudre la situation critique des réfugiés palestiniens. Il a demandé si ces derniers avaient réellement besoin d’une agence spécifique alors que le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU a aidé des dizaines de millions de personnes déplacées depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Le temps est venu de démanteler l’UNRWA et que l’agence soit intégrée dans le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies », a-t-il déclaré, accusant l’organisme de « perpétuer » la situation critique des réfugiés palestiniens.
Alors que l’UNRWA est souvent la cible de critiques en raison du discours antisémite qui serait promu dans ses écoles et du fait qu’elle fermerait les yeux devant les activités terroristes organisées dans ses locaux, les responsables israéliens n’ont jamais réclamé sa fermeture auparavant.
Le porte-parole de l’UNRWA, Christopher Gunness, a répondu à Netanyahu que seule l’Assemblée générale des Nations unies, qui a étendu de trois ans le mandat de l’agence en 2016, pouvait fermer l’agence.
« La situation des réfugiés de Palestine doit être résolue dans le cadre d’une résolution politique du conflit entre Israéliens et Palestiniens. Il est temps que l’action politique résolve cette crise qui dure depuis trop longtemps », a-t-il déclaré.
D’autre part, l’UNRWA a publié samedi un communiqué à l’occasion du 50e anniversaire de la guerre des Six Jours, durant laquelle Israël a conquis Jérusalem Est, la bande de Gaza, le plateau du Golan et la Cisjordanie.
« L’occupation reste un obstacle essentiel à la réalisation d’une solution juste et durable pour résoudre la situation connue depuis sept décennies par les réfugiés palestiniens, et elle continue à être l’un des aspects les plus importants d’une injustice historique qui a jeté une ombre sur leurs vies depuis 1948 », affirme le communiqué.
« Au fond, l’occupation est également un déni de la dignité et des droits fondamentaux », ajoute le communiqué.
Dov Lieber et l’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.