Netanyahu et Erdogan envisagent une rencontre en juillet – média
Les dirigeants pourraient discuter des exportations de gaz d'un gisement situé au large de Gaza ; les pénuries dues à l'invasion russe de l'Ukraine favoriseraient la coopération
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Président turc Recep Tayyip Erdogan prévoient une rencontre à Ankara en juillet, selon un article paru vendredi, sur fond de réchauffement des liens entre les deux pays.
Les discussions entre les deux pays pourraient porter sur le potentiel d’exportation de gaz naturel d’un gisement situé au large de Gaza vers l’Europe via la Turquie, a indiqué Bloomberg, citant des personnes au fait de la question.
Selon ces mêmes sources, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont encouragé le renforcement des liens entre les deux pays, dix ans après la rupture des relations.
Netanyahu a déclaré cette semaine qu’Israël ferait des efforts pour développer le champ gazier, après dix ans de faux départs, dans le but de stimuler l’économie chancelante de l’Autorité palestinienne (AP).
La Turquie serait très intéressée à construire un gazoduc pour acheminer le gaz d’Israël vers l’Europe, mais selon certains experts, Israël ne serait pas trop intéressée à une coopération avec Ankara dans le domaine de l’énergie.
L’ambassade d’Israël à Ankara et le gouvernement turc ont refusé tout commentaire sur l’information.
La nouvelle de cette rencontre qui pourrait être imminente intervient dans un contexte de réchauffement des relations entre Israël et la Turquie, après des années d’animosité entre les dirigeants des deux pays.
L’année dernière, le président Isaac Herzog a été reçu par Erdogan à Ankara – la première visite de haut niveau depuis 2008 – et le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a rencontré le dirigeant turc en février.
Netanyahu et Herzog ont tous deux téléphoné à Erdogan en mai pour le féliciter de sa victoire aux élections présidentielles et ont appelé à une poursuite du rapprochement entre les deux puissances régionales.
Israël a longtemps été un allié régional de la Turquie avant même l’arrivée au pouvoir d’Erdogan, mais les liens se sont détériorés après le raid d’un commando israélien en 2010 sur le navire Mavi Marmara en partance pour Gaza, qui faisait partie d’une flottille anti-blocus, et qui a fait 10 morts parmi les activistes turcs qui avaient attaqué les soldats de Tsahal qui ont abordé le navire.
Malgré les excuses officielles de Netanyahu, Erdogan a ensuite accusé l’État juif de « maintenir l’esprit d’Hitler en vie » lors de l’opération Bouclier défensif à Gaza en juillet 2014.
Les relations se sont légèrement améliorées après cet incident. Mais en 2018, les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs après les déclarations d’Erdogan, accusant Israël de « terrorisme d’État » et de « génocide » après la mort de dizaines de Palestiniens lors d’émeutes à Gaza le 14 mai de cette année-là. Ces propos ont été tenus par le Président turc, le jour même où le président américain de l’époque, Donald Trump, a transféré son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, suscitant ainsi la controverse.
Confronté à un isolement diplomatique de plus en plus sévère et à des difficultés économiques, Erdogan a commencé à afficher publiquement sa volonté de rapprochement avec Israël en décembre 2020.
Jérusalem et Ankara ont finalement annoncé le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques en août de l’année dernière.