Netanyahu se rend à Moscou pour sa 4e rencontre avec Poutine en un an
Le Premier ministre et le président russe discuteront de la coopération sécuritaire en Syrie et marqueront les 25 ans des relations bilatérales
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rend lundi à Moscou pour un voyage de deux jours pendant lequel il tiendra sa quatrième réunion en moins d’un an avec le président russe, Vladimir Poutine. Les deux dirigeants devraient discuter mercredi de l’implication de Moscou dans la guerre civile syrienne et de ses livraisons d’armes sophistiquées annoncées à l’Iran.
De plus, Netanyahu marque les 25 ans des relations diplomatiques entre Israël et la Russie, qui ont été rétablies en janvier 1992, après leur rupture par l’Union soviétique à la suite de la guerre des Six Jours de 1967.
Pendant leur rencontre, les deux dirigeants continueront leur discussions sur la coopération sécuritaire entre les armes russes et israéliennes, et particulièrement du mécanisme mis en place pour assurer que les forces israéliennes ne tirent pas sur les avions russes opérant dans l’espace aérien syrien.
La Russie soutient militairement le régime de Bachar al-Assad, en menant notamment des raids aériens contre des groupes armés luttant contre les forces gouvernementales.
« Ils discuteront également de différents sujets régionaux, dont la lutte mondiale contre le terrorisme, la situation en Syrie et dans les environs, et l’horizon diplomatique entre Israël et les Palestiniens, ainsi que des relations économiques et commerciales bilatérales et du renforcement des liens culturels et humanitaires », a annoncé dimanche dans un communiqué le bureau du Premier ministre.
Pendant la visite de Netanyahu, Jérusalem et Moscou signeront également un accord bilatéral sur les retraites, qui cherche à « corriger l’injustice historique concernant les émigrés de l’ancienne Union soviétique jusqu’en 1992 qui ont perdu leur éligibilité à une retraite russe », a annoncé le bureau du Premier ministre.
L’accord, qui ne prendre effet que quand les autorités russes l’auront ratifié, sera signé par le ministre sortant de l’Immigration et de l’Intégration Zeev Elkin et le ministre russe du Travail et de la Protection sociale Maxim Topilin. Les paiements aux Israéliens nés en ancienne Union soviétique devraient débuter l’année prochaine.
Netanyahu et son épouse, Sara – qui accompagne régulièrement le Premier ministre pendant ses voyages à l’étranger – visiteront aussi le musée du corps blindé à Moscou, qui expose un tank israélien Magach-3 capturé pendant la bataille de Sultan Yacoub, pendant la première guerre du Liban en 1982.
Le mois dernier, Israël avait annoncé que Poutine avait accepté de rendre le tank à Israël.
La rencontre de mercredi au Kremlin sera la quatrième de ces derniers mois entre les deux dirigeants. Netanyahu s’est rendu dans la capitale russe en septembre 2015 et avril 2016. De plus, les deux hommes se sont brièvement vus en novembre dernier, en marge de la conférence de Paris sur le climat. En comparaison, sur la même période, Netanyahu n’a rencontré que deux fois le président des Etats-Unis, Barack Obama.
Netanyahu avait indiqué à Poutine pendant leur rencontre d’avril les « lignes rouges » d’Israël pour sa propre défense.
« D’abord, avait-il déclaré, nous travaillons au mieux de nos capacités pour empêcher le transfert d’armes sophistiqués de l’Iran et la Syrie au Hezbollah au Liban. Ensuite, nous travaillons à empêcher la mise en place d’un front terroriste dirigé contre nous supplémentaire sur le plateau du Golan. Ce sont des lignes rouges et nous continuerons à les maintenir. »
Pendant ce voyage d’une semaine, Netanyahu rencontrera également plusieurs dirigeants juifs locaux, dont le grand rabbin de Russie Berel Lazar, le grand rabbin de Moscou Pinchas Goldschmidt et le président du congrès juif russe, Yuri Kanner.
Le ministre de l’Agriculture Uri Ariel, qui accompagnera Netanyahu à Moscou, devrait signer un protocole d’entente avec son homologue russe, Alexander Tkachev, pour la coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie des produits laitiers et de sa technologie.
L’AFP a contribué à cet article.