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Netanyahu veut une enquête sur un journaliste pour des fuites dans le film « Bibi Files »

Les avocats de Netanyahu demandent à la procureure générale et au chef de la police d'enquêter sur Raviv Drucker pour son rôle dans un documentaire

Raviv Drucker, journaliste de la Treizième chaine, à la Cour suprême de Jérusalem, le 25 juillet 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Raviv Drucker, journaliste de la Treizième chaine, à la Cour suprême de Jérusalem, le 25 juillet 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé à la procureure générale et au chef de la police d’ouvrir une enquête criminelle sur Raviv Drucker, journaliste phare de la Treizième chaine, pour son rôle dans un film documentaire récemment sorti qui comprend des images inédites du Premier ministre interrogé par la police sur des soupçons de corruption.

Les avocats de Netanyahu ont envoyé une lettre avec cette demande lundi à la procureure générale Gali Baharav-Miara et au commissaire de police israélien Daniel Levy. Mardi, Netanyahu a également demandé aux tribunaux d’interdire la publication des images concernées en Israël.

La semaine dernière, le Festival international du film de Toronto a présenté en avant-première « The Bibi Files », de la réalisatrice Alexis Bloom et du producteur Alex Gibney. Un tribunal israélien avait rejeté une demande de Netanyahu visant à interdire la distribution du film au Canada, bien que la loi israélienne interdise déjà l’utilisation non autorisée des vidéos de l’interrogatoire de police de Netanyahu. Le festival du film a présenté Bloom, Gibney et Drucker, ainsi que deux autres personnes, comme les producteurs.

Les avocats de Netanyahu ont écrit que la « conduite consciente et délibérée » de Drucker, sur une longue période, était « destinée à influencer de manière inappropriée la procédure contre le Premier ministre, dans le but de porter illégalement atteinte aux droits les plus fondamentaux du Premier ministre ».

Les avocats ont rejeté l’affirmation précédente de Drucker selon laquelle il avait simplement agi en tant que consultant et avait aidé à certaines des interviews du film, mais pas à la reprise des images controversées.

« Une opération conjointe, c’est quand quelqu’un participe à la préparation et à la mise en place des moyens de commettre un crime, même si ce n’est pas lui qui exécute la dernière action de la chaîne d’actions », ont-ils affirmé.

Le réalisateur de « Bibi Files » Alexis Bloom (au centre) et le producteur Alex Gibney (à droite) avec Thom Powers, programmateur de documentaires du Festival international du film de Toronto, le 9 septembre 2024. (Crédit : Robert Sarner/Times of Israel)

Les avocats ont également exigé une enquête sur la manière dont les images de l’interrogatoire de Netanyahu ont été divulguées. Ils ont noté que Gibney avait déclaré publiquement en 2023 qu’il avait été approché par une source qui lui avait proposé les images dans le but de faire un film.

« Compte tenu de la violation flagrante, éhontée et délibérée de la loi », il devrait y avoir une enquête sur Drucker et sur les « fuites illégales », ont écrit les avocats de Netanyahu.

La lettre a également été jointe en annexe à une demande faite mardi par l’équipe juridique de Netanyahu pour que le tribunal de district de Jérusalem émette une ordonnance de non-publication sur la publication en Israël de tous les enregistrements de ses interrogatoires effectués dans le cadre des poursuites pour corruption contre lui.

Les raisons pour lesquelles les avocats de Netanyahu ont fait cette demande restent incertaines, car il est déjà illégal en Israël de publier des enregistrements d’interrogatoires.

S’appuyant sur des entretiens avec d’anciens hauts responsables israéliens, dont l’ancien Premier ministre condamné Ehud Olmert, un survivant du massacre terroriste du 7 octobre 2023 au kibboutz Beeri, et d’autres, le film dresse le portrait de Netanyahu en tant que dirigeant confronté à de multiples accusations criminelles, notamment pour corruption, et montre comment ses actions depuis son inculpation ont affecté sa prise de décision, notamment autour de l’attaque dévastatrice menée par le Hamas contre le sud d’Israël il y a près d’un an. L’attaque a déclenché la guerre en cours contre le Hamas dans la bande de Gaza.

La présence dans le film d’images d’interrogatoires a suscité un vif intérêt en Israël, des milliers de personnes ayant rejoint des groupes en ligne qui prétendaient offrir un moyen de regarder le film de façon pirate. Un certain nombre de journalistes israéliens étaient parmi la foule à guichets fermés du Lightbox Theater de Toronto. Lundi dernier, le tribunal de district de Jérusalem a rejeté une demande de Netanyahu visant à empêcher la projection.

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