Nucléaire : le guide suprême iranien soutient les négociations
Le numéro un iranien, ultime décisionnaire des dossiers stratégiques, s'était cependant dit sceptique, en février, sur leur issue
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a renouvelé mercredi son soutien aux négociations nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances, dont des représentants sont réunis à Vienne, tout en écartant un arrêt du programme nucléaire de Téhéran.
L’Iran a accepté de négocier sur son programme, soupçonné par les Occidentaux et Israël de cacher un volet militaire, pour « briser l’atmosphère hostile envers la République islamique » et « ces négociations doivent continuer », a déclaré l’ayatollah Khamenei.
Les délégations iraniennes et celles du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) concluent mercredi à Vienne une troisième séance de discussions sur un projet d’accord global qui mettrait fin à la crise du nucléaire iranien. Ces négociations vont dans le bon sens, ont estimé les deux parties.
Mais « malgré la poursuite de ces négociations, les activités de recherche et de développement nucléaires ainsi que les succès de l’Iran en matière nucléaire ne s’arrêteront jamais », a assuré M. Khamenei dans un discours devant des scientifiques à l’occasion de la Journée de la technologie nucléaire, publié sur son site internet (www.khamenei.ir).
Le président Hassan RoUhani, élu en juin 2013, a relancé les discussions, bloquées depuis plusieurs années. Mais le gouvernement est critiqué par certains membres de l’aile dure du régime, qui dénoncent des concessions trop importantes accordées selon eux aux Occidentaux.
Un accord conclu avec le 5+1 est entré en application en janvier. Il lève partiellement les sanctions en échange d’un gel par Téhéran d’une partie de son programme, alors que les discussions se poursuivent pour conclure un accord définitif, espéré d’ici le 20 juillet. Cet accord lèverait l’intégralité des sanctions occidentales qui étouffent l’économie iranienne.
Malgré son soutien aux négociations menées par le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, le numéro un iranien, ultime décisionnaire des dossiers stratégiques, s’était cependant dit sceptique, en février, sur leur issue.
Les négociations « vont se poursuivre (…) mais je le dis dès maintenant, elles ne mèneront nulle part », avait-t-il affirmé.