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Otages, Hamas, Iran, Liban et Syrie : Retour sur l’entrevue entre Saar et Barrot à Paris

Les ministres des Affaires étrangères ont évoqué leur intérêt commun à la stabilité du Liban et à empêcher l'Iran d'acquérir l'arme atomique

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar s'adresse à l'ambassade d'Israël à Paris, après sa rencontre avec son homologue française Jean-Noël Barrot, le 3 avril 2025, à Paris. (AP/Nicolas Garriga)
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar s'adresse à l'ambassade d'Israël à Paris, après sa rencontre avec son homologue française Jean-Noël Barrot, le 3 avril 2025, à Paris. (AP/Nicolas Garriga)

Israël est prêt à mettre fin à la guerre à Gaza « demain » en échange de la libération des derniers otages et de la fin de la présence du Hamas à Gaza, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, après avoir rencontré son homologue français, Jean-Noël Barrot, à Paris.

« La voie est très simple », a déclaré Saar. « Les otages sont rendus, le Hamas est éliminé. »

« Nous donnons encore une chance aux négociations de prolonger le cessez-le-feu et de libérer nos otages sur la base de la proposition de [l’envoyé spécial américain Steve] Witkoff, mais elle n’est pas illimitée », a-t-il averti, faisant référence à une proposition qui garantirait la libération de cinq otages israéliens immédiatement.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 59 otages, dont 58 figurent parmi la liste des 251 enlevés par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 otages dont la mort a été confirmée par Tsahal.

Israël a recommencé à bombarder intensément Gaza le 18 mars dernier et a ensuite lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois dans la guerre avec le Hamas.

Selon les termes de l’accord de cessez-le-feu du 19 janvier, les parties devaient lancer des négociations sur la deuxième phase quelques semaines après le début de la première, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé de le faire, insistant sur le fait que la guerre ne prendrait pas fin tant que le gouvernement et les capacités militaires du Hamas n’auraient pas été anéantis. Entre-temps, le Hamas a rejeté une série d’offres visant à prolonger la première phase tout en continuant à libérer progressivement des otages.

La France a appelé à un retour à l’accord de janvier et à la fin des combats à Gaza.

Jeudi, Saar a également déclaré qu’Israël et la France avaient tous deux « intérêt à ce que le Liban soit stable, à la poursuite du cessez-le-feu et à la libération du Liban de l’occupation iranienne », en référence à l’emprise de l’Iran sur le Hezbollah.

La France est un « pays ami », a souligné Saar, ajoutant qu’il avait invité Barrot à se rendre en Israël.

La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a déclaré que les frappes israéliennes contre le Hezbollah soutenu par l’Iran au Liban étaient injustifiées après que Tsahal a frappé des cibles appartenant au groupe terroriste en réponse à des tirs de roquettes sur Israël.

En vertu du cessez-le-feu conclu en novembre, qui a mis fin à plus d’un an de combats provoqués par le Hezbollah, le groupe terroriste était tenu de retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et de démanteler toute infrastructure militaire restante dans le Sud, tandis que l’armée libanaise se déployait pour contrôler la zone.

Israël, quant à lui, était tenu de retirer ses forces du Sud-Liban dans un délai de 60 jours. La date limite de retrait a été repoussée, avec l’accord du Liban et des États-Unis, au 18 février. Israël s’est finalement retiré de tout le Liban, à l’exception de cinq postes stratégiques situés le long de la frontière.

Le ministre de la Défense, Israel Katz (à gauche), et le chef du Commandement du Nord de l’armée israélienne, le général de division Ori Gordin, au poste militaire « Margaliot Defender », dans le sud du Liban, à la périphérie de Markaba, le 2 avril 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Abordant la question de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, Saar a déclaré jeudi qu’Israël et la France partageaient l’objectif « commun » d’empêcher Téhéran de se doter d’armes nucléaires.

Les pays occidentaux, dont les États-Unis, accusent depuis longtemps l’Iran — qui a juré la destruction d’Israël — de chercher à se doter de l’arme nucléaire, ce que Téhéran a nié, insistant sur le fait que ses activités d’enrichissement étaient uniquement destinées à des fins pacifiques.

L’Iran a accéléré ses activités d’enrichissement de l’uranium jusqu’à une pureté de 60 %, ce qui en fait le seul pays au monde à atteindre ce seuil sans avoir de programme d’armement nucléaire, et a empêché les inspecteurs internationaux de contrôler ses installations nucléaires.

« Le régime le plus extrémiste du monde ne devrait pas posséder l’arme la plus dangereuse du monde », a déclaré Saar aux journalistes.

Israël est le seul État de la région à posséder l’arme nucléaire, même s’il ne l’a jamais confirmé. Il a depuis longtemps fait de l’empêchement de tout rival d’égaler cette capacité sa principale priorité en matière de défense.

Au cours de l’année écoulée, l’Iran a tiré à deux reprises d’importants barrages de missiles et de drones sur Israël, en soutien à ses mandataires terroristes, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis au Yémen.

En réponse, Israël a frappé des installations iraniennes, notamment des usines de missiles et des défenses aériennes, réduisant les capacités militaires conventionnelles de Téhéran, selon des analystes et des responsables américains, une évaluation que Téhéran conteste.

Saar a souligné que l’Iran constituait une menace pour l’ensemble de la région et pas seulement pour Israël, ajoutant qu’Israël était en pourparlers avec la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.

« Nous n’excluons pas une voie diplomatique avec l’Iran », a-t-il ajouté.

L’inquiétude grandit à l’heure où les pourparlers avec l’Iran semblent dans l’impasse, alors que la fenêtre de négociation d’un nouveau traité avec Téhéran est sur le point de se refermer à l’automne.

Des aspects clés du Plan global d’action conjoint (JCPOA), l’accord nucléaire que l’Iran a signé avec les puissances mondiales en 2015, doivent expirer en octobre. Le président américain Donald Trump a déjà retiré les États-Unis de l’accord au cours de son dernier mandat.

Diverses machines à centrifuger alignées dans un hall de l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz, en Iran, sur une photo diffusée le 17 avril 2021. (Crédit : Capture d’écran/Islamic Republic Iran Broadcasting-IRIB/AP)

Mercredi, Barrot a averti qu’une confrontation militaire avec l’Iran serait « presque inévitable » si les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran échouaient.

Trump a déclaré début mars qu’il avait écrit au Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, pour l’appeler à des négociations sur le nucléaires et l’avertir d’une éventuelle action militaire en cas de refus de Téhéran.

Il a menacé de bombarder l’Iran s’il persistait à développer des armes nucléaires. Khamenei a promis de riposter.

Évoquant les préoccupations israéliennes concernant l’influence turque en Syrie, Saar a accusé Ankara de jouer un « rôle négatif » dans ce pays, au Liban et dans d’autres régions.

« Ils font tout leur possible pour que la Syrie devienne un protectorat turc. Il est clair que c’est leur intention », a-t-il déclaré.

La Turquie a fortement soutenu les groupes opposés à Bashar el-Assad au cours des 13 années de guerre civile dans le pays et est considérée comme l’un des principaux alliés de la nouvelle administration.

Des soldats israéliens devant la barrière qui sépare Israël de la Syrie, dans le nord d’Israël, le 14 mars 2025. (Ayal Margolin/ Flash90)

Israël s’est installé dans une zone tampon démilitarisée le long de la frontière israélo-syrienne en décembre dernier, après la chute du régime d’Assad aux mains des rebelles islamistes.

Les dirigeants israéliens ont toujours déclaré qu’ils ne faisaient pas confiance au nouveau régime d’Ahmed al-Sharaa, un ancien combattant rebelle dont le groupe islamiste est à l’origine la branche locale d’Al-Qaïda, et que le ministre de la défense Israel Katz a qualifié de « leader islamique extrémiste ».

L’armée israélienne a décrit sa présence dans la zone tampon comme une mesure temporaire et défensive, bien que Katz ait déclaré que les troupes resteraient déployées dans neuf postes de l’armée dans la région « pour une durée indéterminée ».

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