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Ouverture d’un « bureau de représentation » des Kurdes syriens à Paris

La proclamation de la région fédérale kurde n'est pas officiellement reconnue par Paris

Aldar Khalil (C), du Mouvement pour une société démocratique, et le cheikh Hamad Sheikh Shihadeh (à droite), le chef du clan Naim dans le nord de la Syrie, lors d'une réunion de plus de 150 délégués kurdes, arabes, assyriens et d'autres parties dans la ville de Rmeilan, dans la province de Hasakah nord-est de la Syrie, où la décision a été prise d'établir une région fédérale, le 16 mars 2016 (Crédit : AFP / DELIL SOULEIMAN)
Aldar Khalil (C), du Mouvement pour une société démocratique, et le cheikh Hamad Sheikh Shihadeh (à droite), le chef du clan Naim dans le nord de la Syrie, lors d'une réunion de plus de 150 délégués kurdes, arabes, assyriens et d'autres parties dans la ville de Rmeilan, dans la province de Hasakah nord-est de la Syrie, où la décision a été prise d'établir une région fédérale, le 16 mars 2016 (Crédit : AFP / DELIL SOULEIMAN)

Les Kurdes syriens, qui ont unilatéralement proclamé en mars la création d’une région fédérale dans le nord de la Syrie, ont ouvert lundi un « bureau de représentation » à Paris, qui ne leur reconnaît cependant pas de statut officiel.

Le représentant du PYD (parti de l’Union démocratique) en France, Khaled Issa, s’est félicité d’un « symbole très fort » en inaugurant le « Bureau de représentation du Rojava » (le nom donné au Kurdistan syrien) en plein centre-ville, dans des locaux prêtés par un homme d’affaires français, Bruno Ledoux.

Champagne et célébrités : plusieurs personnalités, « vieux routiers » de la cause kurde comme l’ancien humanitaire et ex-ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et le philosophe Bernard Henri Levy, qui vient de tourner un film sur les peshmergas kurdes, sont venues fêter l’ouverture de cette représentation, non reconnue officiellement par les autorités françaises.

La proclamation par les Kurdes syriens de la constitution de la région fédérale regroupant les territoires qu’ils contrôlent dans le nord de la Syrie est une initiative qui a été rejetée tant par le régime de Damas que par l’opposition syrienne.

En pointe dans la lutte contre les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie, les Kurdes syriens du PYD se sont imposés comme des interlocuteurs obligés des Occidentaux.

Ils ont cependant une position ambivalente : ils sont soutenus sur le terrain par les Etats-Unis, mais aussi par Moscou, qui veut les inclure dans toute discussion sur l’avenir de la Syrie, ravagée depuis plus de cinq ans par un conflit qui a fait plus de 270 000 morts.

Ils sont combattus par l’opposition syrienne, qui les considère comme un allié de facto du régime de Damas. Et ils sont l’ennemi numéro un de la Turquie, pour qui le PYD est une émanation de l’organisation classée « terroriste » du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), en guerre avec Ankara depuis plus de trente ans.

« Notre priorité est de vaincre le terrorisme et de créer la stabilité en Syrie », a assuré une représentante du « Rojava », Sinam Mohamed.

« Aucune solution stable et durable ne sera possible si nous sommes exclus des négociations sur l’avenir de la Syrie », a pour sa part souligné Khaled Issa.

Récemment interrogé sur l’ouverture de ce bureau de représentation, le Quai d’Orsay a dit à plusieurs reprises que le « seul interlocuteur légitime » de la France concernant la Syrie était la Coalition nationale syrienne, un groupe de l’opposition disposant d’un ambassadeur à Paris.

Les Kurdes syriens avaient déjà ouvert un bureau de représentation en février à Moscou, même si les autorités russes ne lui ont pas conféré de statut diplomatique. Des bureaux ont également été ouverts à Stockholm et Berlin.

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