Peine alourdie pour l’officier de Tsahal qui filmait les soldates en cachette
Rom Abergil purgera 28 mois de prison, au lieu de 18, après avoir plaidé coupable de 45 chefs d'accusation d'actes indécents et de tentative de harcèlement sexuel
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
![Le lieutenant Rom Abergil lors d'une audience du tribunal militaire, le 27 janvier 2022. (Capture d'écran/Ynet) Le lieutenant Rom Abergil lors d'une audience du tribunal militaire, le 27 janvier 2022. (Capture d'écran/Ynet)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2022/01/Untitled-e1643302791153-640x400-1-640x400.png)
Un tribunal militaire a alourdi mercredi la peine d’un officier de Tsahal de 10 mois supplémentaires pour avoir filmé sans leur accord des dizaines de soldates dans leur intimité sur une période de deux ans.
Le lieutenant Rom Abergil a été condamné à un an et demi en janvier, après avoir plaidé coupable de 45 chefs d’accusation pour actes indécents et tentative de harcèlement sexuel. Au moins 30 victimes ont été identifiées dans le cadre de l’enquête, révélée pour la première fois l’année dernière sur le site d’information Ynet.
Mercredi, le tribunal militaire a accepté le recours soumis par les procureurs militaires et a porté la peine à 28 mois. Selon Ynet, les procureurs avaient initialement demandé une peine de trois ans de prison.
Le tribunal a aussi rétrogradé Abergil au rang de simple soldat.
Au cours du procès de janvier, Abergil a présenté ses excuses à ses victimes, affirmant qu’il n’a jamais fait circuler ni eu l’intention de faire circuler aucune des plus de 1 000 images et vidéos trouvées sur ses appareils au cours de l’enquête.
« J’ai créé un monde parallèle et déformé et je ne savais plus faire la distinction entre le bien et le mal », aurait-il déclaré.
Abergil avait initialement été accusé de 81 chefs d’accusation d’actes indécents et de tentative de harcèlement sexuel, mais ces charges ont été réduites dans le cadre d’une négociation de plaidoyer.
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Abergil a été accusé d’avoir méticuleusement planifié de photographier en cachette des soldates nues ou partiellement vêtues à l’aide d’une application qui permet la prise de photos par un téléphone alors que celui-ci semble éteint.
L’enquête initiale a révélé qu’Abergil éditait les vidéos et les photos qu’il prenait secrètement et les conservait dans des dossiers organisés.
La condamnation d’Abergil fait suite à deux incidents très médiatisés de délits sexuels présumés contre des soldates.
Le lieutenant-colonel Dan Sharoni a été inculpé en décembre de 79 chefs d’accusation liés au fait qu’il aurait filmé des dizaines de ses subordonnées, alors qu’elles étaient nues et à leur insu, et qu’il aurait recueilli des images sexuelles de soldats, ainsi que de certains civils, pendant au moins huit ans.
En décembre aussi, un officier d’une unité d’élite de la marine a été inculpé de trois chefs d’accusation pour viol sur une soldate, dans une affaire qui a ébranlé le service.