Plan de Trump pour Gaza : Les leaders arabes discutent du soutien aux Palestiniens
Selon des sources, les dirigeants ont principalement parlé de la proposition égyptienne de reconstruire la bande de Gaza ; aucun signe de progrès n'a encore, semble-t-il, été constaté dans la formulation d'une contre-proposition

Les dirigeants arabes ont discuté vendredi des initiatives conjointement prises pour soutenir « la cause palestinienne » et de l’évolution de la situation à Gaza à l’occasion d’une réunion informelle à Ryad, réunion qui a rassemblé les États du Golfe, l’Égypte et la Jordanie, a déclaré l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Les pays arabes tentent de trouver en toute hâte une alternative au plan soumis par le président américain Donald Trump, qui a dit vouloir transformer la bande de Gaza en station balnéaire internationale. Il a appelé l’Égypte et à la Jordanie, dans ce contexte, à accueillir les Palestiniens expulsés de l’enclave – un territoire qui a été dévasté par la guerre déclenchée par le pogrom qui avait été commis par le groupe terroriste du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.
Le Caire et Amman s’opposent tous les deux à ce plan, disant être inquiets pour leur sécurité nationale. Rien ne semble indiquer pour le moment des progrès dans l’établissement, par les nations arabes, d’une contre-proposition au projet du président américain.
L’agence SPA n’a pas précisé si les dirigeants avaient discuté de la proposition de Trump.
La réunion, qui a été organisée par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a réuni le roi Abdallah et le prince héritier Hussein de Jordanie, l’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le président des Émirats arabes unis Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan et son conseiller à la sécurité nationale, l’émir du Koweït Cheikh Meshal al-Ahmad al-Sabah et le prince héritier du Bahreïn Salman ben Hamad Al-Khalifa, comme l’a montré une photo qui a été publiée avec le communiqué consacré à la rencontre.
Des sources proches des échanges ont fait savoir à Reuters qu’ils ont été l’occasion d’évoquer une proposition égyptienne, qui prévoit d’octroyer jusqu’à 20 milliards de dollars de financement sur trois ans de la part des riches États du Golfe et des pays arabes. Il n’y a eu aucune confirmation officielle sur le fait que le sujet a été discuté.
Les dirigeants ont salué l’accueil, par l’Égypte, d’une rencontre en urgence de la Ligue arabe en date du 4 mars, a ajouté l’agence de presse, affirmant que les décisions qui ont été prises lors de cette « réunion officieuse et fraternelle » à Ryad seraient inscrites à l’ordre du jour du sommet.

Les principaux alliés des États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui font partie des rares États arabes à avoir normalisé leurs relations avec Israël, ont exclu tout déplacement des Palestiniens de Gaza, affirmant que la paix nouvelle se devrait d’envisager un État palestinien coexistant avec Israël.
Les Palestiniens et d’autres habitants de la région craignent que le plan de Trump ne déstabilise la région, en répétant une nouvelle « Nakba » – « catastrophe » en arabe – un terme utilisé en référence aux centaines de Palestiniens qui avaient fui ou qui avaient été chassés de ce qui est aujourd’hui Israël avant et pendant la guerre d’indépendance en 1948, après le rejet par les Arabes de Palestine et par les pays arabes de la division de la Palestine mandataire qui avait été proposée par l’ONU.