Polygamie : Tolérance zéro, jure Netanyahu, malgré les diverses transgressions
Le positionnement adopté par le Premier ministre a été affirmé par la suggestion d'une commission visant à autoriser les mariages multiples dans des circonstances exceptionnelles

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de ne permettre aucune polygamie au sein de l’Etat juif alors qu’une commission ministérielle a recommandé de permettre des mariages multiples dans des cas exceptionnels.
« Je ne suis pas prêt à accepter la polygamie dans l’Etat d’Israël et telle a été ma directive à la commission ministérielle qui évoque le sujet », a écrit Netanyahu lundi sur Twitter.
La commission, avec à sa tête la ministre de la Justice Ayalet Shaked, avait pour mission de définir des recommandations visant à mettre un terme à la polygamie, illégale en Israël depuis 1977 mais encore largement présente, en particulier au sein de la population bédouine.
Tandis que seulement quelques Juifs et musulmans ont plus d’une épouse, le phénomène est largement présent au sein de la population bédouine. Un membre bédouin de la Knesset, Taleb Abu Arar, est ouvertement marié à deux femmes.

Selon la Dixième chaîne, il y a plus de 6 000 hommes mariés à deux femmes ou plus en Israël et 18,5 % des familles bédouines sont polygames.
Même si la polygamie est illégale, la loi contre les mariages multiples est rarement appliquée dans la mesure où un grand nombre de ces unions ne sont pas inscrites auprès des autorités chargées de la population en Israël.
La police israélienne a également été réticente à intervenir dans un phénomène perçu comme une pratique culturelle et religieuse profondément ancrée, en particulier parmi les Bédouins.
Parmi les 84 recommandations émises par le commission, figurent une plus grande sensibilisation et des campagnes au sein de la communauté bédouine par ses leaders religieux.
Plus polémique, la commission a également suggéré que la polygamie soit autorisée dans des circonstances exceptionnelles – par exemple, pour un homme dont la femme est stérile ou souffre d’une maladie grave.
Elle a également recommandé que la polygamie soit autorisée dans des cas où un mari et son épouse ont été éloignés durant de longues périodes de temps.

Le gouvernement devra décider quelles recommandations accepter mais Netanyahu a fortement rejeté toute possibilité d’autoriser la polygamie.
« C’est une violation du statut des femmes, une exploitation des femmes qui vient également saper l’équilibre démographique en Israël en y important des épouses », a-t-il écrit sur Twitter. « C’est inacceptable à mes yeux. En plus de renforcer les segments les plus faibles de la société bédouine, nous devons garantir une application forte ».
La sanction pour la polygamie est une peine de cinq ans de prison et une amende. Une personne prononçant un mariage polygame pourra devoir répondre à une peine de six mois, mais ces peines sont rarement appliquées.
En 2017, la police a enquêté sur 260 cas de polygamie présumée, mais seulement 12 inculpations ont été prononcées, a rapporté la Dixième chaîne.
L’année dernière, le cabinet a offert son appui à un plan fournissant des soins de santé et des services sociaux aux femmes et aux enfants dans les mariages polygames en Israël. Il a incorporé l’éducation anti-bigamie dans le système scolaire israélien et créé des programmes de sensibilisation, une initiative de sensibilisation du phénomène.