Pompeo et Netanyahu évoquent « l’influence maligne » de l’Iran
Le Premier ministre et le secrétaire d'Etat US se sont entretenus par téléphone pour la 3è fois de la semaine ; Pompeo a salué le "soutien israélien constant" dans l'antiterrorisme
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est entretenu samedi avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu suite à la frappe américaine qui a entraîné la mort du haut-commandant iranien Qassem Soleimani.
« Netanyahu et moi-même avons tout juste évoqué l’importance de contrer l’influence maligne et les menaces de l’Iran dans la région. Je suis toujours reconnaissant pour le soutien constant apporté par Israël dans la lutte contre le terrorisme », a écrit Pompeo sur Twitter.
Il a ajouté que « le lien entre Israël et les Etats-Unis est incassable ».
Un communiqué émis par le département d’Etat américain a rapporté que les deux hommes avaient discuté de la situation en Irak, où Soleimani a été tué, et des « provocations et menaces continues de l’Iran dans la région ».
Il n’y a pas encore eu de compte-rendu de la part du bureau du Premier ministre israélien au sujet de cette conversation téléphonique, la troisième à avoir eu lieu, cette semaine, entre Netanyahu et Pompeo.
Selon des reportages retransmis vendredi par la télévision israélienne, Pompeo aurait fait part, avant la frappe, à Netanyahu du plan américain visant à tuer Soleimani – à la tête des puissantes forces d’élite Al-Qods.
Pompeo aurait téléphoné à Netanyahu mercredi soir, pour le remercier ostensiblement pour le soutien apporté par l’Etat juif dans les efforts américains de combattre l’Iran suite à l’attaque de l’ambassade américaine en Irak.
Avant d’embarquer pour Athènes, jeudi matin, Netanyahu avait fait allusion à des « choses dramatiques, extrêmement dramatiques » qui se passaient dans la région.
« Nous savons que notre région est tempétueuse, que des choses dramatiques, extrêmement dramatiques, y surviennent. Nous sommes alertes et nous contrôlons la situation. Nous sommes en contact continu avec notre ami formidable, les Etats-Unis. Cela a encore été le cas lors d’une conversation par téléphone, hier après-midi », avait-il dit aux journalistes réunis à l’aéroport international Ben Gurion.
Quelques heures plus tard, Soleimani et d’autres hauts-responsables issus des Gardiens de la Révolution iranienne étaient tués dans une frappe aérienne américaine à l’aéroport international de Bagdad aux côtés d’un commandant irakien d’une milice soutenue par l’Iran.
Il n’est pas possible de dire, à l’heure actuelle, si d’autres alliés des Etats-Unis avaient été avertis.
Pompeo a tenu de nombreux entretiens téléphoniques depuis l’élimination ciblée de Soleimani, qui a été qualifiée dans les comptes-rendus de ses conversations avec les hauts-responsables du monde entier « d’action défensive contre des menaces imminentes à des vies américaines ».
Après la nouvelle de l’attaque, Netanyahu a salué Donald Trump et les Etats-Unis pour la mort de Soleimani, dans la journée de vendredi.
« Trump mérite toute notre reconnaissance pour avoir agi avec détermination, force et rapidité », a-t-il dit aux journalistes juste avant de quitter la Grèce pour rentrer en Israël. « Nous nous tenons fermement aux côtés des Etats-Unis dans cette bataille juste pour la sécurité, la paix et le droit à l’auto-défense. »
Le Premier ministre a dit « qu’Israël a le droit de se défendre. Les Etats-Unis ont exactement le même droit. Soleimani est responsable de la mort de citoyens américains innocents et de nombreux autres. Il préparait d’autres attaques ».
Netanyahu a écourté sa visite en Grèce dans un contexte de craintes face à la possibilité que l’Iran puisse chercher à se venger sur l’Etat juif pour l’élimination du puissant chef de la force iranienne d’élite Al-Qods. Il était dans le pays pour signer un accord majeur d’un projet de gazoduc.
L’Etat juif aurait augmenté son niveau d’alerte dans ses ambassades du monde entier tout comme l’a fait également l’armée israélienne dans un contexte de menaces de représailles iraniennes contre les Etats-Unis et le « régime sioniste ».
Le cabinet de sécurité va se réunir dimanche à Jérusalem pour évoquer ces questions.
Le général Gholamali Abuhamzeh, commandant des Gardiens de la Révolution iranienne de la province de Kerman, dans le sud de la République islamique, a déclaré sur le ton de la menace, samedi, qu’environ 35 cibles américaines au Moyen-Orient – ainsi que Tel Aviv – étaient à portée de Téhéran dans le cadre de la vengeance de l’Iran.
Même s’il semble improbable que l’Iran riposte en s’en prenant à Israël, la Douzième chaîne a annoncé samedi que les militaires avaient renforcé leur préparation sur la frontière en cas de réponse « spontanée » des groupes terroristes soutenus par la République islamique, comme le Hezbollah, au Liban, et le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza.