Pour les parents d’Itay Chen, il est impossible de faire leur deuil sans certitude de sa mort
"Un jour, vous vous réveillez et votre enfant disparaît. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut assimiler", ont dit les parents du jeune sergent lors d'une conférence de presse

S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée via Zoom, Hagit et Ruby Chen, les parents du sergent Itay Chen, 19 ans, ont déclaré qu’il leur était impossible de faire leur deuil en l’absence de la certitude de la mort de leur fils, soldat dans le corps des blindés – et qui aurait été tué par les terroristes du Hamas, le 7 octobre.
« Un jour, vous vous réveillez et votre enfant disparaît », a dit Ruby. « Ce n’est pas quelque chose qu’on peut assimiler ».
A l’origine, Chen figurait sur la liste des 253 otages qui avaient été kidnappés par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre. Sur la base des informations obtenues par les services de renseignement et sur la base de leurs conclusions, le grand rabbin de Tsahal avait déclaré que Chen était mort au mois de mars 2024.
« Nous ne pouvons pas faire la shiva, on ne peut pas commencer à faire notre deuil », a ajouté Hagit. « On nous a dit qu’il y avait des informations qui indiquaient qu’Itay n’était pas en vie, et que pour Israël, Itay n’est pas en vie. Mais on ne m’a donné rien de matériel qui me confirmerait, à moi, qu’il n’est plus vivant – alors je ne peux pas l’admettre. Je continue à prier pour qu’ils se soient trompés, pour que ce soit une erreur ».
Lors de la conférence, Einat Yehene, la psychologue en chef spécialiste de la réadaptation au sein du Forum des familles d’otages, et le professeur Hagai Levine, chef de l’équipe de santé de la même organisation, ont présenté certaines des conclusions de leur étude intitulée « Le deuil dans l’incertitude : la santé des familles des otages décédés – Difficultés, besoins et recommandations ».
Yehene a évoqué le « deuil désordonné ».
« La mort des otages survient dans des circonstances traumatisantes, violentes et soudaines, ce qui est connu dans la psychologie du deuil pour faire des ravages », a-t-elle indiqué.
« Ne pas savoir ce qui est arrivé à des proches est également à l’origine d’un deuil désordonné », a noté Yehene. « Ne pas avoir la possibilité de dire au revoir ou de simplement voir les disparus empêche également de faire son deuil correctement ».
Demain sera une journée « très douloureuse », a dit Yehene. « Mais nous ne pourrons pas entamer de processus de deuil en tant que membres d’une famille et en tant que nation tant que les derniers otages, morts ou vivants, ne seront pas revenus ».