Pour que la lutte contre l’antisémitisme devienne une réalité 2.0
L’Israeli Hub et le programme Massa israeli Hub seront lancés en octobre prochain, pour que la lutte contre l’antisémitisme devienne une réalité digitale
A l’heure du 2.0, les réseaux sociaux sont devenus l’un des acteurs principaux de la communication en ligne aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère publique et professionnelle. Mais ces réseaux sociaux et à un plus large niveau Internet, sont également devenus un terrain très fertile pour la propagation d’un discours antisémite et anti-sioniste complètement décomplexé, désinhibé, sans filtre.
Si le discours antisémite a émergé sur la toile, sa lutte doit se renouveler en prenant en compte les nombreuses problématiques liées à ces plate-formes.
Ainsi, deux projets, inter-dépendants, seront lancés en octobre prochain pour faire de cette lutte contre l’antisémitisme une réalité digitale ! Il s’agit de la création d’un incubateur d’entreprise, l’Israeli Hub, et d’un programme Massa, le Massa israeli Hub.
Le principe est simple. Prendre le meilleur de la start-up nation pour le mettre au service exclusif de la lutte contre l’antisémitisme et du rayonnement d’Israël sur la scène internationale. L’idée parait évidente, oui mais, voilà, elle est inédite !
L’Israeli Hub : l’incubateur d’entreprise
La structure de l’Israeli Hub fonctionnera comme un incubateur classique. Sa structure permettra l’accompagnement de projets et la création d’entreprise en mettant à la disposition des participants tous les outils nécessaires à leur développement.
Les projets peuvent être opérés à but lucratif ou à but non lucratif mais doivent impérativement rentrer dans le champ d’action de la lutte de l’antisémitisme ou de la défense d’Israël.
Erez Binyamin, directeur du programme Massa Israeli Hub et fondateur de l’incubateur, indique que l’Israeli Hub est « ouvert à tous les porteurs de projet », tout en soulignant le caractère innovant d’une telle démarche. « Il y a des incubateurs de projets sociaux mais des incubateurs spécialisés dans ce domaine précis, ça n’existe pas. Nous créons tout l’éco-système afin de donner les outils nécessaires aux porteurs de projets. »
« L’objectif est de prendre ce qui marche dans la start-up nation et de l’adapter à ce domaine précis pour faciliter les prises d’initiatives. Tu as tout à porter de main, tu peux trouver des donateurs, des graphistes, des volontaires ».
Pour Erez Binyamin, il est aujourd’hui primordial de se mobiliser, parler de la gravité de l’antisémitisme c’est une chose, mais agir c’est mieux. En créant cette plate-forme « je souhaite permettre aux gens de transformer les paroles en actions ».
C’est en développant l’incubateur que le programme Massa est venu se greffer constituant ainsi le premier projet de l’Israeli Hub.
Massa Israeli Hub : un stage engagé
Le programme Massa Israeli Hub, comme tous les autres programmes Massa, propose à des jeunes une immersion dans la société israélienne en participant à un stage dans une entreprise locale en fonction des compétences et des diplômes de chacun.
La spécificité de ce programme est le placement des participants dans des institutions et des organismes prestigieux qui se consacrent à la défense d’Israël et à la lutte contre l’antisémitisme tels que le ministère des Affaires étrangères, NGO monitor, MEMRI, le CRIF, ELNET et bien d’autres encore.
La première édition de ce programme débutera le 30 octobre prochain pour une durée de cinq mois. Les profils recherchés sont variés : Informaticiens/développeurs, community manager, graphiste et rédacteur de contenu. Une vingtaine de participants seront sélectionnés pour cette première session en fonction de leur curiculum vitae et de leur motivation.
« Ce programme Massa permet aux volontaires de s’engager dans la lutte contre l’antisémitisme tout en ayant un aspect professionnel. L’un des organismes proposé par le programme est le ministère des Affaires étrangères qui souhaite recevoir 4 stagiaires pour développer des outils sur le web, » souligne le directeur du programme au Times of Israel.
Chaque semaine les participants auront quatre jours de stage et une journée sera dédiée à une formation de 100 heures autour de quatre modules :
– Module histoire et géopolitique
– Module communication traditionnelle
– Module communication digitale
– Module diplomatie publique et militantisme
A partir du troisième mois, la formation s’arrête et est remplacée par une journée de création de projets.
« Permettre aux participants de faire, de participer, d’avoir leur propre initiative, d’agir. Dans la communauté juive des fois c’est un peu sclérosé, tu ne sais pas comment agir, tu as envie de faire des choses mais tu ne sais pas comment, tu likes, tu partages, tu commentes, avec ce programme on veut enlever les freins à l’action tout en développant la prise d’initiative, » rapporte Erez Binyamin.
« C’est bien que la prise de risque, que l’aventurisme des Israéliens soient mis au service de la high-tech, mais c’est bien aussi que ce soit mis au service d’un idéal plus grand qui est la lutte contre l’antisémitisme et le rayonnement d’Israël, c’est aussi une façon de rendre à ce pays un peu de ce qui nous donne »
« L’idée qui me porte, c’est l’idée de pouvoir être acteur de notre histoire, pour qu’elle ne s’écrive pas sans nous. Aux futurs participants, j’ai envie de leur dire ‘viens et c’est à toi de jouer’ ».
Les participants de ce programme Massa évolueront au sein de l’incubateur. Ils seront donc au contact des uns des autres bien que ne travaillant pas forcément pour la même entité. Cette immersion leur permettra de se créer des contacts et d’éventuellement de développer leur propre projet.
Collaboration avec le ministère des Affaires étrangères
Quatre participants de ce programme Massa rejoindront le ministère des Affaires étrangères qui est très actif dans la défense de l’image d’Israël.
En octobre dernier, le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs créé un pôle recherche et développement dirigé par Elad Ratson, rattaché au département de diplomatie digitale.
C’est un département constitué d’informaticiens qui ont pour mission de créer des codes et des outils digitaux pour lutter efficacement sur Internet contre les messages malveillants et haineux. L’idée générale qui a mené à la création de ce pôle est que les défenseurs d’Israël seront toujours moins nombreux sur la Toile que ses détracteurs, il faut donc créer des nouveaux outils qui permettent de pallier à ce manque afin de propager un message positif sur Israël.
Le ministère des Affaires étrangères israélien s’est rendu compte que pour lutter contre l’antisémitisme et l’anti-sionisme sur Internet, « les actions doivent aller plus loin que de simples messages contradictoires » en régulant le flux des écrits, indique Elad Ratson.
La solution, selon ce dernier, est d’augmenter la présence, pro-israël, sur Internet, pour contrebalancer la tendance grâce à deux actions, l’une concernant les propos pro-israélien et l’autre s’attaquant aux propos antisémites.
Ainsi le ministère des Affaires étrangères a créé des algorithmes et des applications pour « augmenter la visibilité des messages pro-israéliens » et faire en sorte qu’ils deviennent viraux. Concernant les propos anti-israéliens, le ministère des Affaires étrangères essaye de les circonscrire afin qu’ils aient moins de répercussions négatives. Le ministère ne peut pas empêcher les individus de tenir de tels propos mais grâce à l’invention de nouveaux outils digitaux, il peut circonscrire les messages à l’endroit ou ils ont été publiés.
L’un des outils développés par le ministère des Affaires étrangères a été développé sur Twitter et se nomme Retweet.Me. Il permet à de nombreux comptes liés au ministère, de partager la même information en un clique.
Elad Ratson parle ainsi de véritable révolution israélienne. Israël est le premier pays au monde à avoir développer des algorithmes qui permettent d’interagir avec des messages en fonction de répercussions positives ou négatives sur les réseaux sociaux.
La collaboration avec le programme Massa israeli hub, permettra d’apporter de jeunes talents francophones qui ont leur expertise et qui pourront appliquer les schémas développer par le ministère.
Cette lutte est aujourd’hui considérée comme un défi diplomatique, qu’Israël a intérêt de gagner.
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