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Quand Daniel Cohn-Bendit renoue avec son identité juive

Dans son nouveau documentaire, le responsable franco-allemand est parti en Israël, en quête d’une réponse à ses interrogations sur le judaïsme et l’identité juive

Daniel Cohn-Bendit, dans le documentaire « La case du siècle - Nous sommes tous Juifs allemands ». (Crédit : Siècle Productions / France Télévisions)
Daniel Cohn-Bendit, dans le documentaire « La case du siècle - Nous sommes tous Juifs allemands ». (Crédit : Siècle Productions / France Télévisions)

On connaissait davantage Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen et responsable du Parti écologiste, pour sa verve et son opiniâtreté politique que pour ses projets cinématographiques.

Dans son nouveau documentaire, « La case du siècle – Nous sommes tous Juifs allemands », le militant historique franco-allemand est parti en Israël, à la rencontre de la population, en quête d’une réponse à ses interrogations sur le judaïsme et l’identité juive.

Diffusé ce dimanche 7 juin à 23h, sur France 5, le film reprend pour titre un célèbre slogan de mai 68. Écrite et narrée par Cohn-Bendit et réalisée par son beau-fils, Niko Apel, l’œuvre aborde ainsi le rapport complexe du responsable politique avec ses origines.

Le film démarre par un entretien avec son frère ainé, Gabriel, longtemps engagé à l’extrême gauche, ancien trotskiste, qui, par universalisme, rejette lui cette identité juive.

Daniel Cohn-Bendit à Tel Aviv, dans le documentaire « La case du siècle – Nous sommes tous Juifs allemands ». (Crédit : Siècle Productions / France Télévisions)

À l’opposée, dans une séquence suivante, la figure de mai 68 rencontre une habitante sioniste religieuse vivant dans une implantation israélienne, au discours diamétralement opposé à celui de Gabriel Cohn-Bendit. Elle tire ainsi son essence même de la religion et de la Torah.

Ces visions, illustrant la complexité de la question de la judéïté, Daniel Cohn-Bendit, plus pragmatique et réaliste, les rejette, ne s’y reconnait pas. Au fond de lui-même, contrairement à son frère, lui se sent Juif, malgré son manque de religiosité et son rejet du sionisme.

Outre ces deux personnages, il rencontre également des kibboutnikim, des jeunes orthodoxes, une femme rabbin du mouvement libéral, des réfugiés non-Juifs, une chanteuse militante du mouvement de la paix ou encore une rédactrice en chef d’un magazine de mode pour femmes religieuses. Cette dernière repoche d’ailleurs au responsable de s’être lui-même « excommunié », en ne se mariant pas avec une Juive. « Tu t’es coupé du judaïsme », lui lance-t-elle.

Né en 1945 de parents ashkénazes d’extrême gauche, originaires d’Allemagne, alors qu’ils vivaient cachés en France, Cohn-Bendit renoue dans son œuvre avec son histoire à laquelle, à maintenant 75 ans, il comprend ne pouvoir se soustraire.

« Quand ai-je commencé à m’occuper sérieusement de mon identité juive ? Au moment où, en 68, on me traitait si spectaculairement de ‘Juif allemand’ ? », s’interroge « Dany le Rouge ». « En vérité, ce n’est que tard, même très tard, à 60 ans, que j’ai accepté de relever ce défi-là. Avant cela, mon identité juive était une ‘évidence non réfléchie’ ; un peu dans l’idée de ce que disait Sartre : c’est l’antisémitisme qui façonne les Juifs. Donc je serai Juif tant qu’il y aura des antisémites ! Une sorte de réflexe, en quelque sorte. Car je n’ai jamais fait partie d’une communauté juive organisée, je ne vais pas à la synagogue, et ma femme n’est pas Juive. Ce sont surtout les conversations avec Ingrid, mon épouse allemande, qui m’ont amené à me pencher davantage sur mon identité juive et à assumer : oui, je suis Juif et ma judéité me façonne ! Mais, pendant longtemps, je ne savais pas exactement ce que cela voulait dire. C’est pourquoi j’ai fait ce voyage, ce film, entrepris cette quête d’une identité complexe, parfois introuvable. »

En 1993, deux ans après une autre œuvre, « C’est la vie », Daniel Cohn-Bendit avait sorti le documentaire « Juden in Frankfurt », sur la vie des Juifs de Francfort. Il a également co-réalisé « La Traversée » (2018), dans lequel il est parti à la rencontre des Français. En 1970, il a co-écrit avec Jean-Luc Godard le film « Le Vent d’est ». Avec sa nouvelle œuvre, il touche là au plus intime de lui-même.

Glenn Cloarec a participé à la rédaction de cet article.

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