Quenelle : 3 000 euros d’amende
Un homme originaire du Maroc a été condamné par un tribunal pour avoir fait une quenelle devant une synagogue. Une première depuis l’affaire Dieudonné
Dans un contexte de recrudescence des attaques antisémites, un tribunal français a pour la première fois condamné un auteur de quenelle, un geste controversé considéré par ses détracteurs comme un salut nazi inversé.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné mercredi l’accusé, un homme de 28 ans né au Maroc, pour incitation à la haine raciale, suite à une quenelle effectuée devant une synagogue, et à une amende de
3 000 euros, dont 1 500 avec sursis.
Le prévenu, dont l’identité n’a pas été divulguée par les médias, était poursuivi par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) qui l’accuse d’avoir publié des photos sur son compte Facebook où il fait le geste controversé de la quenelle, dont une devant une synagogue, selon Le Figaro.
Il s’agit de la première condamnation pénale, souligne la LICRA, punissant le geste de la quenelle. Inventée et popularisée par l’humoriste antisémite Dieudonné M’bala M’bala, la quenelle a été reconnue comme « geste antisémite de haine » par le Premier ministre français Manuel Valls. Des accusations rejetées en bloc par Dieudonné et ses partisans, selon qui il s’agit d’un geste « anti-système ».
L’homme interpellé le 17 janvier, s’est défendu à la barre de tout antisémitisme. « Sur mon compte Facebook, j’essaie de ne pas confondre antisémitisme et antisionisme », aurait-il déclaré lors de son procès.
Sur son compte Facebook, une autre photo le montre effectuant une
« double quenelle » devant un portrait d’Adolf Hitler avec la légende :
« J’ai été con de me suicider, aujourd’hui je serais prix Nobel de la
Paix ».
Une peine qui s’inscrit dans un climat délétère. En effet, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, basé à Drancy, a dénoncé une recrudescence des attaques violentes contre des Juifs au cours des dernières semaines.