Retrait d’un candidat à la direction de l’Association du barreau suite à un scandale
Eyal Besserglick avait fait payer une somme énorme - 585 000 shekels - à une famille en deuil dans une affaire de meurtre ; il dénonce "un lynchage médiatique"

L’un des candidats se présentant à la présidence de l’Association israélienne du barreau a fait savoir qu’il quittait la course dimanche. Il avait suscité des réactions violentes pour avoir fait payer à la famille de la victime d’un meurtre une facture s’élevant à plus d’un demi-million de shekels pour ses services – une somme qui a été majoritairement remboursée après que la famille, désespérée, a rendu l’affaire publique.
Eyal Besserglick, avocat spécialiste en droit pénal dont le cabinet est à Petah Tikva et qui est membre du parti du Likud, avait offert ses services à la famille de Yuri Volkov, un aide-soignant victime de violences routières qui avait été mortellement poignardé à Holon, au mois de novembre, dans le cadre d’une querelle avec un conducteur de scooter – une affaire qui avait entraîné une onde de choc dans le pays.
Suite à l’incident, la famille de Volkov avait lancé une campagne de financement participatif pour pouvoir répondre à ses besoins et pour pouvoir également financer les poursuites judiciaires. Elle avait collecté 915 000 shekels à cette occasion.
Toutefois, la presse israélienne a révélé, au début du mois, que Besserglick avait donné une facture de 585 000 shekels à la famille Volkov – presque les deux-tiers de l’argent collecté – exploitant apparemment le fait que la famille ignorait que ce n’était pas une rémunération standard en Israël.
Dans un post qui a été publié dimanche sur sa page Facebook, Besserglick — qui a refusé d’admettre tout tort malgré le torrent de condamnations qui a déferlé suite à la révélation de cette information – a déploré « un lynchage médiatique », estimant « qu’une ligne rouge a été franchie » alors que des membres de sa famille, de son cabinet et certains de ses clients ont subi « un harcèlement » de la part des médias et d’autres.
« Je retire ma candidature à la présidence de l’Association non en raison des menaces et des tentatives de diffamation à mon encontre mais seulement pour protéger la famille, mes employés et mes clients qui commencent à recevoir des appels téléphoniques dérangeants de la part des médias et d’autres qui s’efforcent d’extorquer des informations à mon sujet tout en empiétant sur leur droit à la vie privée, commettant ainsi des délits pénaux », a-t-il écrit.
Il a ajouté que certains avaient essayé « de nuire à mon professionnalisme et à ma bonne réputation », ajoutant que trois plaintes avaient été déposées dans cette affaire.
Besserglick a averti que le type de pressions exercées sur lui permettrait, à terme, à toute personne ayant signé un contrat avec un avocat de se dégager de ses obligations en se tournant tout simplement vers les médias.
Après la révélation de la somme demandée à la famille en deuil par les médias, Besserglick avait accepté de rembourser 485 000 shekels du montant, conservant 117 000 shekels pour le travail déjà effectué par son équipe.
Il avait déclaré, à l’époque, que l’attention négative dont il avait bénéficié de la part des médias était un complot délibéré ourdi par les opposants à sa candidature à la tête de l’Association du barreau.
L’ancien dirigeant de l’Association avait présenté sa démission, à la fin du mois dernier, après un reportage paru dans les médias où une jeune avocate l’avait accusé d’attentat à la pudeur pendant une discussion vidéo.
Avi Himi, l’un des opposants les plus féroces au plan de refonte radical du système judiciaire qui est envisagé par le gouvernement, aurait ainsi exhibé son pénis pendant la discussion et il se serait caressé, avait expliqué la Treizième chaîne.
Himi n’avait pas démenti l’information, affirmant que l’acte avait été consensuel. Dans les heures qui avaient suivi la diffusion du reportage, il avait accusé « la machine empoisonnée de ceux qui cherchent à promouvoir la réforme judiciaire » de l’avoir pris pour cible en raison de sa vive opposition à la refonte. Himi a porté plainte contre l’avocate.
L’Association israélienne du barreau va organiser des élections anticipées pour désigner un chef temporaire jusqu’à ce qu’un président soit choisi de manière permanente, au mois de juin.